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Il n’y a pas que les balles qui sifflent à Roland-Garros : il y a aussi les oreilles de Nelson Monfort, mis en cause à plusieurs reprises pour quelques unes de ces initiatives en marge des Internationaux de France de tennis.

15-0 : Au mauvais endroit au mauvais moment

Selon L’Equipe, la direction du tournoi reproche à Nelson Monfort son entrée prématurée sur le court à l’issue du match entre l’Espagnol Rafael Nadal et le Sudéois Robin Söderling, qui s’est soldé par l’élimination prématurée du meilleur joueur de l’ATP.

Les téléspectateurs auront peut-être été troublés par la sortie du quadruple tenant du titre : agacé, la mine sombre, il a quitté le Central sans s’arrêter auprès de Nelson, posté là dans la plus grande confusion alors que le vainqueur de la rencontre n’avait pas encore signé l’objectif de la caméra. Un rituel qui marque la fin du signal international fourni aux télévisions étrangères. Pressé d’interroger l’Espagnol défait, Nelson est donc apparu en mondovision, contrevenant aux règles « de bonne conduite » édictées par les organisateurs.

« Je ne vais quand même pas le blâmer d’avoir tenté d’interviewer Nadal !« , a réagi Daniel Bilalian, patron des sports de France Télévisions. « Je lui ai juste dit de faire attention au protocole ». Du côté de la direction du tournoi, on assure que « ça s’est aplani depuis« . Mais on ne manque pas de faire remarquer que Nelson est « ingérable« .

30-0 : La blague revancharde

Animateur de la conférence de presse organisée par une marque de montre suisse partenaire de Steffi Graf et André Agassi, Nelson a tenté une pointe d’humour. Alors qu’une journaliste espagnole posait une question dans un anglais approximatif et qu’elle s’excusait de ne pas maitriser la langue de Shakespeare, Nelson l’a félicité avec ces mots : « Ne vous excusez pas pour votre anglais il est bien meilleur que celui de Rafael Nadal« . Applaudissements dans l’assistance. Le désormais ex-numéro 1 mondial appréciera et saura à présent qu’il ne faut pas snober Nelson en sortant du court !

40-0 : L’affaire Mickey

La deuxième remontrance a été adressée par ses confrères de la Société des Journalistes scandalisée par l’interview de… Mickey Mouse le 31 mai ! Sur le plateau du « Tennis Club » de France 4, Nelson a en effet interrogé le personnage de Walt Disney, qui n’a pas manqué de faire la promotion du parc d’attractions. Disneyland Paris avait sollicité Nelson une dizaine de jours auparavant pour animer et commenter (bénévolement) une rencontre entre Gaël Monfils et la souris emblématique au profit de l’association « Fête le mur ».

Invité du « Grand Direct de la télé » d’Europe 1 mardi 9 juin, Nelson Monfort est revenu sur la polémique.  »J’ai participé à cette manifestation parce qu’il avait besoin de quelqu’un. Je n’ai pas pris 1 centime. Mon action était gracieuse et bénévole […] Je serais allé de la même façon dans une banlieue du 93, mais c’était à Disney, c’est tout« . Il se défend d’un quelconque renvoi d’ascenseur : « Il y a eu un trou dans le planning des invités de l’émission, il a fallu trouver quelqu’un à la dernière minute, j’ai pensé à ce personnage qui plaît aux enfants et qui venait parler d’une association de bienfaisance« , a-t-il expliqué. A noter par ailleurs que France Télévisions ne voyait pas forcément la séquence d’un mauvais oeil puisque le service de la communication de France 2 online a médiatisé l’évènement, en fournissant texte et photos aux organes de presse.

La Société des Journalistes s’insurge dans une note interne contre le « laisser-aller éditorial » : « Quel sera le prochain invité… ? Ronald McDonald, sans doute« . Elle souhaite mettre sur la table la pratique des « ménages », qui consiste à accepter des prestations rémunérées par des sociétés privées en marge de son activité de journaliste : « Quel luxe : être payé pour son activité (réelle) dans le privé, tout en touchant son salaire pour son activité (supposée) dans le public. Ces pratiques existent, hélas, depuis des années. Mais à l’heure où le groupe compte réduire ses effectifs, l’attitude de ces « vedettes » est indécente. Et leur cynisme, insupportable.« 

La réaction de Daniel Bilalian, directeur des sports de Francetélévisions, vise à apaiser les tensions  : « Les ménages peuvent servir (le service public). Les journalistes peuvent rencontrer des personnes qu’ils recontacteront le moment venu. C’est une forme de reconnaissance de la qualité de nos journalistes. C’est aussi un honneur pour eux d’être appelés pour cela. Je refuse parfois d’accorder mon autorisation quand il s’agit d’un travail purement commercial. Dans le cas contraire, il faut m’en apporter la preuve.« 

Au micro d’Europe 1, Nelson  a estimé  »normal » que Daniel Bilalian demande à ses journalistes de faire attention à leurs collaborations extérieures. S’il a reconnu que « la majorité de ses confrères lui ont apporté leur soutien », il a confié « se sentir blessé dans son honneur professionnel » et souligné que « cette affaire l’atteint lui mais également sa famille« . Avant de conclure, ému : « Je traverse une période difficile« .

MAIS… AVANTAGE NELSON !

Précisons tout de même que ces « dérapages », loin d’écorner la réputation de l’intervieweur, sont plutôt une réaction à la spontanéité de Nelson Monfort et à son immense popularité… qui n’est pas sans faire d’envieux.

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