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Tout sur l'émission "Jeux sans frontières"

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Interneige 1966

Les « Interneige » font leur grand retour avec cinq nouveaux matchs opposant stations de sport d’hiver suisses et françaises. Ce cru 1966 se distingue du précédent par la récurrence de difficultés techniques provoquées par des conditions climatiques extrêmes. Un défi qui met le planning défini par les organisateurs à rude épreuve.

Comme en 1965, un jury international, formé par trois experts internationaux et présidé par André Rosat, alors Directeur des émissions de divertissement de la télévision de Suisse romande, siège en studio à Genève.

Émission n°1 :

En duplex de La Mongie (France) et Les Diablerets (Suisse)
Diffusion en direct (ORTF 1ère chaîne/ SSR) : Dimanche 30 janvier, 13h30

LA MONGIE (F) 9 – LES DIABLERETS (CH) 9

Ça passe… : Ce premier match d’ « Interneige » a bien failli être reporté, voire purement et simplement annulé. À La Mongie, comme le raconte La Gazette de Lausanne le lendemain de la compétition, « un vent soufflant en tempête (à environ 180 km/h) avait en effet perturbé considérablement le fonctionnement de sept caméras au moins, ce qui rendait impossible toute compétition. Pendant ce temps, aux Diablerets, la situation n’était guère plus brillante, pour des raisons diamétralement opposées : le redoux transformait la patinoire en une vaste flaque d’eau. (…) Ce n’est finalement que dix minutes environ avant le début de l’émission que, au grand soulagement de Simone Garnier et de Georges Kleinmann, la liaison a pu être enfin rétablie. (…) [Les mauvaises conditions atmosphériques] ont d’ailleurs eu des conséquences inattendues et souvent cocasses : le toboggan de bois sur lequel devaient glisser les concurrents ne jouant plus son rôle, les organisateurs ont été obligés de le recouvrir d’une plaque de linoléum enduite de savon noir. Pendant ce temps, les techniciens s’empressaient de recouvrir les tartes à la crème de savon à barbe bleu, d’une part parce que cette  couleur convient parfaitement bien au petit écran, mais aussi parce que la vraie crème aurait risqué de fondre avant la fin de l’épreuve… »

Émission n°2 :

En duplex de Les Deux Alpes (France) et Champéry (Suisse)
Diffusion en direct (ORTF 1ère chaîne/ SSR) : Dimanche 6 février, 13h30

LES DEUX ALPES (F) N.C. – CHAMPÉRY 8
Victoire de Champéry

Émission n°3 :

En duplex de Villard-de-Lans (France) et Saint-Moritz (Suisse)
Diffusion en direct (ORTF 1ère chaîne/ SSR) : Dimanche 13 février, 13h30

VILLARD-DE-LANS (F) N.C. – SAINT-MORITZ N.C.
Victoire de Villard-de-Lans

Émission n°4 :

En duplex de La Plagne (France) et Crans-sur-Sierre (Suisse)
Diffusion en direct (ORTF 1ère chaîne/ SSR) : Dimanche 20 février, 13h30

Match annulé quelques minutes après le début de la rencontre

…Ça casse : La Gazette de Lausanne relate les raisons qui ont conduit à la neutralisation de la compétition quelques minutes à peine après son coup d’envoi : « Dès samedi soir, les nouvelles en provenance de La Plagne étaient mauvaises. La liaison entre la station française et Genève était difficile, pour ne pas dire impossible. [Dimanche] à midi, l’incertitude continuait de régner  et le producteur a décidé, quelques instants avant l’heure H, de « lancer l’émission » et de croire au miracle. Voici ce qui a été convenu, par interphone, entre Guy Lux et le président du jury, André Rosat : « Nous commençons l’émission quoi qu’il en soit : si les images sont vraiment trop « inconsommables », chaque station reprend son propre programme. » Pendant que se déroulait le premier jeu à Crans-sur-Sierre, l’inquiétude se lisait sur les visages des techniciens suisses : dans le car de reportage comme sur la patinoire, on n’entendait qu’une seule chose : « Toujours pas de liaison. » L’émission se déroulant en direct, les décisions devaient être très rapidement prises, ce qui explique peut-être que les responsables ont été amenés à se décider d’une manière un peu hâtive : la suppression définitive de la compétition proprement dite, remplacée par une émission sans enjeu, ce qui fit immédiatement tomber tout l’intérêt de la plupart des spectateurs. À la réflexion, il aurait été en effet possible de supprimer momentanément l’émission et l’enregistrer une fois que la liaison serait rétablie. La suite des événements aurait justifié une telle décision, qui aurait sauvegardé les chances des deux stations. Mais dès le moment où le premier jeu a débuté, il fallut renoncer à cette possibilité. Le relais installé au col de Sevenoze (France) n’a pu commencer à fonctionner que 50 minutes environ après le début de l’émission au grand soulagement de chacun. L’effort entrepris par les techniciens français, bravant les intempéries, devenait ainsi inutile. Et c’est fort dommage. Pourquoi, je le répète, ne pas avoir couru le risque de renvoyer l’émission au lieu de la supprimer totalement ? « À chaud », il était évidemment difficile d’envisager simultanément toutes les possibilités. Mais, à la fin de l’émission, chacun convenait que c’était peut-être là la meilleure solution. »

FINALE :

En duplex de La Plagne (France) et Crans-sur-Sierre (Suisse)
Diffusion en direct (ORTF 1ère chaîne/ SSR) : Dimanche 6 mars, 13h30

LA PLAGNE (F) 8 – CRANS-SUR-SIERRE -2

Casse-tête : Suite à la neutralisation du match la semaine précédente, et après avoir longtemps envisagé d’opposer Villard-de-Lans à Champéry en finale, les producteurs ont pris une surprenante décision. Comme l’explique La Gazette de Lausanne, « devant l’impossibilité de mettre sur pied une émission supplémentaire, la coupe sera remise à la station qui aura gagné le plus de points pour le compte de son pays : actuellement, c’est Champéry qui est en tête avec 8 points et c’est ce résultat qui devra être amélioré soit par Crans, soit par La Plagne. »
Fair-play : Avec l’aval bienveillant du capitaine de La Plagne, l’ancien champion Emile Allais, un concurrent français a spontanément accepté de remplacer l’un de ses adversaires suisses s’étant foulé la cheville. Selon La Gazette de Lausanne, « il a même joué le jeu à fond en recherchant la difficulté maximale et il a réussi. »