ELÁDIO CLÍMACO, présentateur portugais de 1978 à 1997
29 déc 2012 • Catégorie(s) : Interviews •C’est le recordman européen de longévité à la tête de « Jeux sans frontières » : Eládio Clímaco revient pour nous sur son impressionnante carrière et se remémore les plus beaux souvenirs de l’émission qui a marqué sa vie.
JSfnet Grèce : Commençons par le commencement… Pouvez-vous nous raconter comment votre carrière a débuté ?
Eládio Clímaco, présentateur de « Jeux sans frontières » pour la RTP de 1978 à 1997 : J’ai commencé en 1962. J’ai été choisi parmi 660 candidats lors du premier concours organisé par la télévision portugaise. À la fin, nous n’étions plus que 12 : 6 garçons et 6 filles. J’ai d’abord présenté les informations. J’ai également fait le commentaire de nombreux documentaires de National Geographic.
C’est l’émission « Domingo à Noite » qui m’a rapproché du public : un show en direct d’un célèbre théâtre tous les dimanches soir. J’y interviewais es célébrités et des chanteurs du monde entier. C’était incroyable !
Après la révolution de 1975, on m’a demandé de présenter le « Festival RTP de la chanson », qui était confié jusqu’alors à des présentateurs beaucoup plus âgés. Il s’agissait de la sélection du représentant portugais au Concours Eurovision de la chanson. J’ai présenté l’émission presque tous les ans jusqu’en 2008. Dans le même temps, je commentais aussi la finale internationale de l’Eurovision.
En 1975, nous avons fait une version nationale de « Jeux sans frontières » que nous avions appelé « Jogos sem barreiras » ["Jeux sans barrières", NDT]. C’était une émission proches des « Intervilles » français : seul des villages du Portugal participaient. En 1978, on m’a proposé de commenter « Jeux sans frontières » et l’année suivante, j’ai présenté avec mon collègue Fialho Gouveia la première retransmission en direct du Portugal, aux Arènes de Cascais. Ça me plaisait beaucoup. C’est grâce aux « Jeux » que je suis devenu populaire.
JSfnet Grèce : Vous êtes le présentateur numéro 1 au Portugal…
E. C. : C’est un phénomène que je ne sais pas expliquer mais le public m’aime. Aujourd’hui encore, on me parle des « Jeux » et d’autres émissions que j’ai faites.
JSfnet Grèce : L’émission de 1979 à Cascais fut le premier programme en couleur de l’histoire de la télévision portugaise. Qu’avez-vous ressenti ce jour-là ? Aviez-vous conscience d’entrer vous-aussi dans l’Histoire ?
E. C. : C’était la première émission en couleur de la RTP… mais uniquement à l’étranger. Au Portugal, il a fallu attendre 1980 et le Festival RTP précédant le Concours Eurovision de la chanson. Cette année-là, j’eus l’honneur de monter sur la scène de l’Eurovision à La Haye où un présentateur de chaque pays annonçait sa chanson.
1979, Arènes de Cascais. Eládio Clímaco entouré de Carlos Cruz, le directeur de programmes de la RTP de l’époque, le co-présentateur Fialho Gouveia et le chef des cameramen.
JSfnet Grèce : Quel est votre plus beau souvenir des « Jeux sans frontières » ?
E. C. : J’ai réussi à envoyer « Jeux sans frontières » en Chine, très exactement à Macao. Et je me souviens de la première victoire du Portugal comme si c’était hier, ainsi que toutes les autres… et elles sont nombreuses ! À chaque fois, c’était un plaisir !
JSfnet Grèce : Quel était le secret des équipes portugaises, qui étaient très fortes ?
E. C. : Nous organisions des tests : course à pied, natation… Il fallait une bonne condition physique ! Rui Pinheiro [le préparateur physique, qui deviendra arbitre en 1998, NDT] était très attentif à la sélection des joueurs.
JSfnet Grèce : Quelle fut l’émission la plus difficile ?
E. C. : Je crois qu’il s’agit de l’émission de 1994 à Poros, en Grèce. L’enregistrement s’est terminé à 9 heures du matin. Malgré tout, j’aime beaucoup Poros et j’y suis retourné en vacances !
JSfnet Grèce : Quel est le plus beau voyage que vous ayez fait durant toutes ces années ?
E. C. : Il y en a beaucoup… mais je retiendrais probablement le voyage en Yougoslavie, aux îles Brioni où le président Tito passait ses vacances.
JSfnet Grèce : Quelle période des « Jeux sans frontières » avez-vous préféré ?
E. C. : La première [jusqu'en 1982, NDA], bien sûr ! L’émission était en direct. La retransmission était donc plus… directe ; c’était parfait ! Lorsque le programme était enregistré, le rythme était plus lent et il n’y avait plus la même tension et la même adrénaline !
JSfnet Grèce : Pouvez-vous nous en dire plus au sujet de l’émission spéciale à Macao ?
E. C. : Le gouverneur, qui était l’un de mes amis, me l’avait suggéré et la RTP accepta la proposition. Nous avons ainsi pu faire une grande émission là-bas.
JSfnet Grèce : Nous avons appris que la RTP a proposé de retourner à Macao en 1994. Mais hélas le projet ne s’est pas réalisé. Savez-vous pourquoi ?
E. C. : En 1994, il n’y avait pas la volonté politique de faire l’émission à Macao.
JSfnet Grèce : À « Jeux sans frontières », vous avez côtoyé avec de nombreux collègues étrangers. Quels sont ceux avec lesquels vous avez préféré travailler ?
E. C. : Je me souviens de Guy Lux, Simone Garnier et Claude Savarit… Stuart Hall et Paule Herreman, deux « monstres » de la télévision, vraiment adorables… ou encore Léon Zitrone (que j’ai connu au Concours Eurovision de la chanson), Fabrice et ma collègue adorée de Grèce Daphné [Bokota] qui était une amie et qui me manque beaucoup ! Je l’aime. C’est une excellente présentatrice et une collègue incroyable. Son successeur, Kostas, était très gentil mais, pour moi, Daphné est un trésor !
J’essaie de garder contact avec le plus de collègues possible. Je continue à « parler » sur Facebook avec Caterina Ruggeri et Ettore Andenna. Ettore sera toujours un très bon ami.
Je dois aussi citer les arbitres qui étaient dans l’ombre et qui étaient pourtant de grandes stars de l’émission ainsi que le talentueux fondateur des « Jeux » : Popi Perani.
Je ne les oublierai jamais. Eux et bien d’autres gens formidables encore seront toujours dans mon coeur.
JSfnet Grèce : Qu’avez-vous pensé du grand changement survenu en 1996, quand toutes les émissions furent tournées au même endroit ? Cela a-t-il affecté « Jeux sans frontières », les jeux étant moins « sans frontières » ?
E. C. : Comme vous l’avez dit, ils étaient moins « sans frontières » mais de nulle part !
JSfnet Grèce : Vous avez arrêté de présenter « Jeux sans frontières » en 1997. Était-ce votre décision ?
E. C. : En 1997, je n’ai présenté que la finale. C’était une décision de la RTP.
JSfnet Grèce : En 1998, Maria João Silveira vous a succédé. Comment avez-vous trouvé sa prestation ?
E. C. : Maria est très gentille et talentueuse. Elle chante aussi très bien et c’est une très bonne animatrice.
JSfnet Grèce : Êtes-vous favorable au retour de « Jeux sans frontières » à la télévision ? Le public portugais suivrait-il l’émission comme avant ?
E. C. : Les gens dans la rue m’interrogent au sujet des « Jeux » et au sujet du retour de l’émission. Oui, pourquoi ne pas les faire revivre ? Ça vaut le coup d’essayer !
JSfnet Grèce : Mais pensez-vous que « Jeux sans frontières » puisse revenir de nos jours alors que l’Europe affronte une crise majeure et que la confiance entre pays européens est sérieusement endommagée ?
E. C. : C’est une question intelligente… Mais honnêtement je crois que oui !
JSfnet Grèce : Avez-vous un message pour les fans de « Jeux sans frontières » partout en Europe ?
E. C. : Chers fans et téléspectateurs, vous qui êtes aussi probablement mes meilleurs amis, je vous aime et vous serez toujours dans mon coeur. Vous êtes ma vie !
JSfnet Grèce : En un mot, que représentent les « Jeux sans frontières » pour vous ?
E. C. : Ma vie !
Propos recueillis et montage vidéo préparé par Kostas et Christos Moustakas
Traduction / Adaptation : Sébastien Dias
Interviews > les derniers articles
- Exclusive interview of GÁBOR GUNDEL TAKÁCS, Hungarian presenter and commentator (1994-1999)
- Interview exclusive de GÁBOR GUNDEL TAKÁCS, présentateur et commentateur hongrois (1994-1999)
- Interview exclusive de CÉCILE DE MÉNIBUS, présentatrice française (Intervilles international 2014)
- SIMONE GARNIER, présentatrice française d’Intervilles de 1962 à 1991 et de JSF de 1965 à 1982
- OLIVIER GRANDJEAN, arbitre des nouveaux « Intervilles » et ancien présentateur suisse
J’ai regardé une fois et c’est pas trop trop mal dans l’ensemble… Mis à part un arbitre qui s’égosille un peu trop et qui doit en faire des caisses pour assurer le show ainsi qu’une présentatrice au sourire ultra-brite plus attirée par son reflet dans la caméra au lieu d’être proche et réactive avec son collègue animateur mais aussi les candidats…
Le hasard fait généralement bien les choses…. mais bon, là, comme par hasard, c’est la dernière et sixième émission éliminatoire qui départage les deux équipes prétendantes à la finale… la joie du montage…
Il aurait été aussi de bon ton de faire jouer les quatre équipes à chaque fois au lieu de les opposer deux à deux… On aurait additionné les scores obtenus à chaque émission et c’est l’équipe avec le plus gros total à la fin des six émissions qui serait allée en finale
Il est surtout URGENT de revoir les règles du dernier jeu qui est complètement aberrant… Comment se permettre de traduire un écart de points en une distance, ce qui n’est pas du tout significatif et qui est difficilement convertible !!
Une équipe peut très bien gagner jeu sur jeu et tout perdre au dernier moment, tout ça dans le but de ménager un « pseudo-suspense » à deux balles alors à quoi bon alors se fatiguer durant les épreuves si c’est pour tout perdre à la fin ?? Suffit juste de mettre des candidats costauds au dernier jeu et c’est gagné…
Les questions de culture générale étaient plus adaptées comme dernier jeu et avaient selon moi plus de sens… Disons que les candidats faisaient fonctionner leurs jambes mais aussi leur tête !!
Néanmoins, cette session de Jeux à la neige est moins ennuyeuse et surtout moins cheap que les Intervilles des années 2000 sur France Télévisions… Gardons espoir que Mistral Productions continue sur cette lancée à remonter la pente…
Ce n’est pas une questions d’argent mais juste d’avoir l’envie et la volonté !!!