Interview exclusive de CÉCILE DE MÉNIBUS, présentatrice française (Intervilles international 2014)
5 sept 2014 • Catégorie(s) : Interviews •Pendant de nombreuses années, elle a été la fidèle acolyte de Cauet à la télé et à la radio. Pour Gulli, la pétillante Cécile de Ménibus est partie à Budapest. Sa mission : faire vivre aux téléspectateurs français un « Intervilles » nouvelle formule et sans frontières ! À quelques jours de la diffusion, elle nous a réservé quelques souvenirs de tournage.
Sébastien Dias (JSfnet.fr) : « Intervilles international » est un croisement entre « Intervilles » et « Jeux sans frontières ». Regardiez-vous ces deux émissions ?
Cécile de Ménibus : Ces deux émissions sont ce que j’appelle des « Madeleines de Proust ». Des choses qui vous rappellent votre enfance, qui vous ont plu et vous ont amusé. Auxquelles vous aviez envie de participer. Où tout le monde se range derrière son équipe. Avec de jolies valeurs d’équipe, de fraternité et d’entraide : ce que j’aime dans le sport en général.
« Intervilles » est un programme qui permet de créer le lien entre les enfants et les parents. C’est pratiquement le seul programme à la télévision que vous êtes heureux de regarder en famille.
JSfnet.fr : Comment réussir à plaire aux deux générations à la fois ?
C. d. M. : Il ne faut pas faire de jeunisme, c’est ridicule. Aujourd’hui, les enfants sont des jeunes adultes. Ils ont accès à tout et sont capables de tenir des discussions avec des adultes. Donc il faut leur parler normalement.
Il faut juste faire attention à ce qu’on dit, aux éventuels gros mots. Quand on enregistrait, seul le lancement de départ devait être propre. Après, la consigne, c’était : « faites ce que vous voulez ! » Donc forcément, dans l’action, il peut y avoir un écart de langage. Quand vous commentez un jeu avec une vachette et que tout à coup, elle fonce sur quelqu’un, naturellement il vous vient des mots qu’il faut gommer.
JSfnet.fr : Quelles sont les nouveautés de cette édition 2014 ?
C. d. M. : Ce qui va changer, c’est que nous avons un petit côté télé-réalité. On va aller en coulisses voir ce qui se passe avec les autres équipes, leur parler, créer du liant, faire des blagues… J’ai beaucoup pleuré de rire. Ça nous a coûté cher en maquillage ! Il y a 50 minutes de jeu et 40 minutes de off.
On ne voulait pas du tout qu’on puisse comparer. Alors c’est complètement différent mais toujours dans les valeurs qu’avaient inscrites Guy Lux dans ce jeu et dans cette marque.
JSfnet.fr : Comment va fonctionner le duo avec Joan Faggianelli ?
C. d. M. : Ça a été très naturel. Moi j’ai fait tout ce qui était brushing, lui tout ce qui était cascades ! Quand vous êtes une fille maquillée et coiffée, c’est compliqué de vous jeter à l’eau. Après, il faut repasser au maquillage et ça prend des heures. Ce qui m’arrangeait !
Quand lui était un peu fatigué, je prenais le relais. J’avais un peu plus l’habitude que lui de fabriquer des choses à partir de rien. Même s’il ne se passe rien, il vous faut de la matière pour l’émission. J’ai été habituée avec Cauet, Miko et Cartman [ses complices à la télévision et à la radio de 2001 à 2008, NDLR] de fabriquer des événements avec rien. Joan me disait toujours : « Mais où vas-tu chercher tout ça ? » Comme il est très joueur, il a plutôt apprécié. Comme c’est une espèce de Bidibulle qui ne s’arrête jamais et qui sautille toute la journée, c’était plutôt à moi de le canaliser : garde ta fraîcheur parce que tout à l’heure, ça va être difficile !
JSfnet.fr : Les conditions de tournage sont réputées difficiles. Comment avez-vous fait pour tenir le coup ?
C. d. M. : Il faut m’imaginer habillée pour du « prime », avec veste et talons, sur 4500 mètres carrés de studio, à courir toute la journée de midi à 5 heures du matin, pendant 10 jours ! Parce qu’on tournait deux primes par jour quand même…
Heureusement, j’ai une vie de sportive de haut niveau : je ne fume pas, je ne bois pas d’alcool, je ne me drogue pas, j’ai une vie plutôt très saine. J’ai toujours été très endurante, j’ai toujours travaillé 15 heures par jour. Depuis 15 ans, j’ai été habituée à me lever à 4 heures du matin, faire 4 heures de direct à la radio puis enchaîner l’après-midi avec « La Méthode [Cauet]« .
De toute façon, il ne faut pas que ça se voie. Si on est fatigué, ce n’est pas le problème du téléspectateur. Lui nous voit une fois par semaine alors je veux qu’il se dise : elle a dormi 12 heures, elle revient de vacances… C’est un engagement personnel, il faut travailler sur soi-même. Pour Joan, c’était un peu plus compliqué. À certains moments, il était épuisé et il me disait : « Mais comment fais-tu pour avoir toujours la pêche ? »
JSfnet.fr : Vos collègues étrangers travaillaient-ils de la même manière ?
C. d. M. : Pas du tout. Chez les autres, c’était hyper-protocolaire : c’était l’ « Intervilles » de Guy Lux. Nous sommes arrivés comme des trublions. Quand ils nous ont vu nous jeter dans le sable, courir dans tous les sens, ils se disaient : « Qui sont ces gens ? Ils sont dingues ! » J’allais dans le stand des autres pays, je faisais des galipettes : « Vous avez vu ce que je sais faire ? Je vous fais peur ? » Ils me regardaient médusés. On a donné le ton : « Voilà, « Intervilles », c’est ça ».
Au bout d’une journée de tournage, les présentateurs hongrois, qui présentent les infos, sont venus nous voir en disant : « On veut faire pareil ! » Ils ont fini par mettre des costumes. Vous imaginez Claire Chazal déguisée en sardine ? Même le présentateur indonésien, d’un pays pourtant musulman et toute en retenue, est parti en live !
C’était une cour d’école de présentateurs de tous les pays où tout le monde rigolait avec tout le monde. On allait les titiller, leur faisait dire n’importe quoi. Ils étaient contents : ils sont venus nous remercier à la fin. Même s’il y avait un enjeu important, on a démystifié ce côté protocolaire.
JSfnet.fr : Sans dévoiler l’issue des jeux, peut-on s’attendre à de belles performances ?
C. d. M. : Franchement, oui. Au début, on est arrivé avec notre petite équipe de bastringues, en rigolant. Finalement, sans être des sportifs de haut niveau – à part une karatéka, ils ont identifié les capacités de chacun. Une vraie fourmilière.
Le Mur des Champions, quand vous êtes en bas, c’est très très haut. Les Russes, lors la précedente édition, ils l’ont fait en relais à trois en 25 secondes. Ce pays, c’est une usine à gaz : ils sont arrivés avec des médaillés olympiques, le masseur, le préparateur physique, le nutritionniste… Quand on allait les voir, il y avait des athlètes qui s’entraînaient en faisant des pyramides humaines !
Face à eux, les Français n’ont vraiment pas à rougir de leur performance.
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J’ai regardé une fois et c’est pas trop trop mal dans l’ensemble… Mis à part un arbitre qui s’égosille un peu trop et qui doit en faire des caisses pour assurer le show ainsi qu’une présentatrice au sourire ultra-brite plus attirée par son reflet dans la caméra au lieu d’être proche et réactive avec son collègue animateur mais aussi les candidats…
Le hasard fait généralement bien les choses…. mais bon, là, comme par hasard, c’est la dernière et sixième émission éliminatoire qui départage les deux équipes prétendantes à la finale… la joie du montage…
Il aurait été aussi de bon ton de faire jouer les quatre équipes à chaque fois au lieu de les opposer deux à deux… On aurait additionné les scores obtenus à chaque émission et c’est l’équipe avec le plus gros total à la fin des six émissions qui serait allée en finale
Il est surtout URGENT de revoir les règles du dernier jeu qui est complètement aberrant… Comment se permettre de traduire un écart de points en une distance, ce qui n’est pas du tout significatif et qui est difficilement convertible !!
Une équipe peut très bien gagner jeu sur jeu et tout perdre au dernier moment, tout ça dans le but de ménager un « pseudo-suspense » à deux balles alors à quoi bon alors se fatiguer durant les épreuves si c’est pour tout perdre à la fin ?? Suffit juste de mettre des candidats costauds au dernier jeu et c’est gagné…
Les questions de culture générale étaient plus adaptées comme dernier jeu et avaient selon moi plus de sens… Disons que les candidats faisaient fonctionner leurs jambes mais aussi leur tête !!
Néanmoins, cette session de Jeux à la neige est moins ennuyeuse et surtout moins cheap que les Intervilles des années 2000 sur France Télévisions… Gardons espoir que Mistral Productions continue sur cette lancée à remonter la pente…
Ce n’est pas une questions d’argent mais juste d’avoir l’envie et la volonté !!!