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Tout sur l'émission "Jeux sans frontières"

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Interview exclusive de GÁBOR GUNDEL TAKÁCS, présentateur et commentateur hongrois (1994-1999)

13 sept 2014 • Catégorie(s) : Interviews

Journaliste, commentateur, présentateur : c’est un touche-à-tout ! Gabor est l’une des personnalités télé les plus importantes en Hongrie. Lors du dernier Concours Eurovision de la chanson, un événement qu’il commente chaque année, il a gentiment accepté de nous parler de son expérience à « Jeux sans frontières » – l’émission qui a changé sa vie !

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Sébastien Dias (JSfnet.fr) : Avant d’animer « Jeux sans frontières », vous étiez journaliste sportif…

Gábor Gundel Takács : Oui, c’est vrai. J’ai commencé ma carrière en tant que commentateur sportif.

Quand la Hongrie a rejoint « Jeux sans frontières » en 1993, il n’y avait qu’une seule animatrice : Dorottya [Geszler, NDLR], une très belle jeune femme. Mais la direction réalisa qu’il manquait quelqu’un pour commenter l’émission comme s’il s’agissait d’une retransmission sportive. Et qui de mieux pour ça qu’un commentateur sportif ? Je suis celui qui a été choisi, sans que je ne sache vraiment pourquoi.

Cette émission m’a apporté une grande popularité. En 1994, quand on m’a confié ce travail, j’avais 30 ans, j’étais un débutant. Cette expérience a été un tournant dans ma vie. Je me suis fait un nom parmi les commentateurs.

JSfnet.fr : « Jeux sans frontières » avait énormément de succès en Hongrie.

G. G. T. : De nombreux Hongrois me demandent toujours ce qu’il s’est passé, pourquoi les Jeux se sont arrêtés et si on allait refaire une nouvelle saison.

15 ans après, l’émission est tellement populaire que la télévision hongroise les rediffuse à nouveau. Beaucoup de gens trouvent que c’était fantastique. Mes enfants aussi : ça leur plaît mais ils m’ont dit : « Papa, qu’est-ce c’est que cette tête ?! » C’était il y a 20 ans, j’étais jeune, avec beaucoup de cheveux, un visage différent : j’ai 50 ans maintenant !

JSfnet.fr : En débutant cette nouvelle expérience, vous êtes devenu bien plus qu’un commentateur : vous deviez faire le show. Vous sentiez-vous à l’aise dans ce rôle ?

G. G. T. : Si vous êtes un commentateur sportif, vous devez juste surfer sur l’événement. Mais « Jeux sans frontières » est un spectacle. Vous devez donc en faire un peu plus, être plus drôle. Les jeux, les costumes, les situations étaient drôles : quand vous voyez un chien ou un singe tomber à l’eau, cela fait ressurgir l’enfant qui se cache derrière chacun des adultes sérieux que nous sommes.

J’ai de la chance : on dit que j’ai beaucoup d’humour. Peut-être le secret était-il de combiner l’esprit du jeu avec ma personnalité car les deux sont très proches.

JSfnet.fr : Testiez-vous les jeux pendant les répétitions ?

G. G. T. : Oui, à chaque fois que c’était possible, nous endossions les costumes and nous essayions le jeu dans sa totalité, ou en partie seulement car parfois c’était vraiment du sport pour les participants.

Ensuite, nous tournions de courtes séquences pour expliquer les règles au public afin qu’il sache à quoi s’attendre quand Denis – tous les Hongrois connaissent Denis – prononçait le mot « Prêts ? » Et sifflait. [Denis Pettiaux était l'arbitre international de 1990 à 1999.]

JSfnet.fr : Comment fonctionnait le duo avec Dorottya?

G. G. T. : À la base j’étais le commentateur, Dorottya était sur le terrain et ensemble nous expliquions les jeux.

Pendant les émissions de 1995, Dorottya était enceinte. C’est pour cette raison que l’animatrice a changé. Avec Beatrix [Farkas] et Maria [Borbas], le fonctionnement est resté à peu près le même. Mais peut-être que l’état d’esprit des filles était différent. Maria était la plus chaleureuse, dotée d’un très grand sens de l’humour. Je pense qu’elle était la meilleure des trois.

JSfnet.fr : Pourquoi n’étiez-vous pas sur le plateau lors des dernières éditions ?

G. G. T. : Fin 1995, j’ai quitté la télévision hongroise pour Eurosport. Une question s’est posée : pouvais-je ou non continuer à travailler sur l’émission ? Au final, il a été décidé que je restais le commentateur mais que je ne voyageais plus sur les lieux de tournage. Tout de suite après le montage, j’enregistrais les commentaires en studio.

JSfnet.fr : Comment s’est passée la collaboration avec les présentateurs des autres pays ?

G. G. T. : Beaucoup de bons souvenirs me sont revenus à l’esprit lorsque j’ai revu les émissions. Par exemple, je me souviens d’Ettore, un gars fantastique. Je n’oublierai jamais le jour où il a interviewé 4 joueurs italiens et où il a parlé sans interruption pendant 4 minutes ! Les gars sont restés plantés là et à la fin, Ettore a dit « Andiamo ! » sans qu’ils aient la possibilité de dire le moindre mot !

Avec la plupart d’entre eux, nous nous retrouvions chaque été. C’était une bonne équipe et il était très intéressant d’observer la façon dont ils travaillaient, notamment les différences avec nous. C’était peu de temps après le changement politique en Hongrie.

JSfnet.fr : La télévision hongroise avait-elle la pression de montrer qu’elle était capable de produire un événement aussi important ?

G. G. T. : Je pense qu’il était important de diffuser une émission comme celle-là à la télévision hongroise même si elle coûtait très cher. Mais personne ne m’a jamais dit de parler de l’Europe, de frontières, de liberté ou d’autres thèmes politiques. Je pense que les patrons avaient réalisé que nous n’avions pas à ajouter de message aux jeux, parce qu’ils fonctionnaient de façon naturelle.

JSfnet.fr : Pouvez-vous nous raconter votre meilleur souvenir ?

G. G. T. : C’est difficile : j’ai un tas de bons souvenirs, beaucoup d’amusement, de plaisanteries… L’été dernier, je suis allé au Portugal avec ma famille et j’ai visité Batalha, où j’ai fait ma première émission. J’ai adoré. C’était mon premier plateau ! C’était fantastique.

Ensemble, nous avons vécu des jours super et d’autres plus difficiles. Par exemple, une énorme tempête qui s’est abattue sur le plateau de la finale à Lisbonne [en 1997] juste avant l’enregistrement : nous avons dû attendre minuit pour commencer. Avant cela, en Grèce, à Poros [1994], nous avons fini le tournage au petit matin. C’était un scandale ! Je me souviens que Dorottya s’est endormie sur un banc. J’ai fini l’émission en chuchotant : « Dorottya dort déjà, l’émission est terminée. À dimanche prochain ! »

Deux jours après que l’Europe a célébré la victoire de Conchita Wurst à Copenhagen, Gabor était de retour à Budapest. Les nouveaux « Játék határok nélkül » l’attendaient !

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  1. J’ai regardé une fois et c’est pas trop trop mal dans l’ensemble… Mis à part un arbitre qui s’égosille un peu trop et qui doit en faire des caisses pour assurer le show ainsi qu’une présentatrice au sourire ultra-brite plus attirée par son reflet dans la caméra au lieu d’être proche et réactive avec son collègue animateur mais aussi les candidats…

    Le hasard fait généralement bien les choses…. mais bon, là, comme par hasard, c’est la dernière et sixième émission éliminatoire qui départage les deux équipes prétendantes à la finale… la joie du montage…

    Il aurait été aussi de bon ton de faire jouer les quatre équipes à chaque fois au lieu de les opposer deux à deux… On aurait additionné les scores obtenus à chaque émission et c’est l’équipe avec le plus gros total à la fin des six émissions qui serait allée en finale

    Il est surtout URGENT de revoir les règles du dernier jeu qui est complètement aberrant… Comment se permettre de traduire un écart de points en une distance, ce qui n’est pas du tout significatif et qui est difficilement convertible !!

    Une équipe peut très bien gagner jeu sur jeu et tout perdre au dernier moment, tout ça dans le but de ménager un « pseudo-suspense » à deux balles alors à quoi bon alors se fatiguer durant les épreuves si c’est pour tout perdre à la fin ?? Suffit juste de mettre des candidats costauds au dernier jeu et c’est gagné…

    Les questions de culture générale étaient plus adaptées comme dernier jeu et avaient selon moi plus de sens… Disons que les candidats faisaient fonctionner leurs jambes mais aussi leur tête !!

    Néanmoins, cette session de Jeux à la neige est moins ennuyeuse et surtout moins cheap que les Intervilles des années 2000 sur France Télévisions… Gardons espoir que Mistral Productions continue sur cette lancée à remonter la pente…

    Ce n’est pas une questions d’argent mais juste d’avoir l’envie et la volonté !!!