LAURA FABBRI, « présentatrice » pour Saint-Marin en 1989 et 1990
19 août 2008 • Catégorie(s) : Interviews •Petit mais costaud. En 1991, Saint-Marin a remporté 3 victoires et donné du fil à retordre aux « grandes » équipes qui l’entourait. Nous avons retrouvé Laura Fabbri, qui a accompagné pendant trois ans (devant et derrière la caméra) les équipes de cette république enclavée au cœur de l’Italie et assumé pendant les deux premières années le rôle de « présentatrice ».
Nicolo’ Pillirone (JSfnet Italia) : Comment a débuté votre expérience à « Jeux sans frontières » ? Comment avez-vous été contactée ?
Laura Fabbri, « présentatrice » pour Saint-Marin (1989) : J’étais fonctionnaire au Ministère des Affaires Étrangères de la République de Saint-Marin. J’accompagnais les équipes pendant les déplacements. Chaque émission était précédée de réunions dans toutes les langues et j’étais en contact avec les différentes productions. J’étais pas rééllement une présentatrice.
JSfnet : Vous aviez déjà travaillé pour la télévision de Saint-Marin ?
L.F. : Jamais auparavant et plus jamais ensuite. (…) En réalité, Saint-Marin n’a jamais produit les « Jeux ».
JSfnet : C’est pour cela que le logo de la télévision de Saint-Marin n’apparaissait pas au début du générique avec les autres chaînes qui font partie de l’Eurovision ?
L.F. : Exact. Aucune équipe de télévision ne nous suivait. A chaque déplacement, je partais seule avec les athlètes et quelques autres personnes, dont le chef de délégation, des médecins et des assistants.
JSfnet : Nous pensions que vous commentiez les jeux et que vous interviewiez les athlètes saint-marinais…
L.F. : Non, c’est pour cela que je ne me considère pas comme une présentatrice. Je participais, et parfois je commentais, uniquement le jeu des présentateurs. Nous utilisions les moyens de la télévision italienne : Saint-Marinais et Italiens regardaient la même émission.
JSfnet : Vous n’avez jamais eu d’autres propositions après les « Jeux » ?
L.F. : Non. Ma carrière télévisuelle commence et finit avec « Jeux sans frontières ».
JSfnet : Pourquoi la République de Saint-Marin n’a-t-elle jamais été un pays participant à part entière ?
L.F. : Nous n’avions pas les ressources humaines et économiques nécessaires. Mettre sur pied une seule émission des « Jeux » impliquait de dépenser des sommes considérables et de s’appuyer sur des personnes qui avaient les compétences techniques requises.
JSfnet : C’est pour cela que Saint-Marin n’a jamais accueilli les « Jeux » sur son territoire…
L.F. : Nous n’étions pas coproducteurs ; il nous était donc impossible de faire une émission chez nous. Il fallait investir un budget conséquent pour monter le plateau, construire les jeux et les décors. Pour amortir les coûts, les autres pays réalisaient deux émissions au même endroit. Et puis il fallait avoir chez soi les structures d’accueil suffisantes pour recevoir toutes les équipes.
JSfnet : Pour revenir au jeu des présentateurs, le jeu « numéro 7 » à l’époque, y en a-t-il un dont vous vous souvenez tout particulièrement ?
L.F. : Pas vraiment. Je me souviens néanmoins que le jeu des présentateurs était plus ou moins identique à chaque émission : il consistait à guider les concurrents au son de sa voix tout au long d’un parcours prédéfini.
JSfnet : Quelles relations aviez-vous avec les autres présentateurs ?
L.F. : J’avais d’excellentes relations, pas seulement avec les présentateurs, mais aussi avec les techniciens, les organisateurs et les producteurs parmi lesquels Luciano Gigante. Comme j’étais la « petite dernière », j’étais au centre de toutes les attentions, ainsi que toute notre petite délégation.
JSfnet : Comment s’est déroulé le passage de témoin avec Silvia Battazza en 1990 ?
L.F. : C’est moi qui ai proposé Silvia Battazza à la production. Je n’avais pas pour ambition de travailler dans le monde de la télévision ni d’apparaître à l’écran. Je trouvais ridicule de me montrer uniquement lors du jeu réservé aux présentateurs ou de la présentation des équipes. Ce n’était pas mon rôle. Silvia, que j’avais connu lors de sa participation en 1989, a justement été choisie parce qu’elle voulait faire de la télévision.
JSfnet : Vous êtes encore en contact avec elle ?
L.F. : Non, nous ne nous sommes plus revues après la fin des « Jeux » de 1991. Je sais qu’elle s’est mariée avec un fonctionnaire de la télévision italienne et qu’elle vit à Rome où elle travaille auprès de notre ambassade.
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JSfnet : Quel est votre plus beau souvenir de « Jeux sans frontières » ?
L.F. : Sans aucun doute la rencontre avec mon mari lors d’un déplacement à Bruxelles, en Belgique, en 1988. Et la conception de mon fils pendant le tournage de l’édition 1990 !
JSfnet : Selon vous, les « Jeux sans frontières » pourraient-ils revenir aujourd’hui ? Et pensez-vous qu’ils pourraient rencontrer le même succès qu’à l’époque ?
L.F. : Les goûts et l’intérêt des téléspectateurs ont changé parce que les programmes proposés ont changés. Pour que « Jeux sans frontières » suscite autant d’enthousiasme qu’à l’époque, il faudrait en revoir la formule. Peut-être aussi que les jeux sont passés de mode, comme le sera bientôt la télé-réalité. Et puis, il faut prendre en compte le coût d’organisation. Cela coûte sûrement moins cher d’enfermer 8 personnes dans une maison et de pointer sur eux des caméras que d’organiser une seule émission de « Jeux sans frontières »…
JSfnet : Que pensiez-vous de l’émission avant de la présenter ? Votre avis a-t-il changé après ?
L.F. : Petite, il m’était arrivé de regarder quelques émissions de « Jeux sans frontières » ; je trouvais cela drôle et amusant. C’était d’ailleurs le cas sur le tournage. Mais, après y avoir participé, je me suis rendue compte que les jeux ne rendaient pas aussi bien à l’écran qu’en vrai. A la télé, c’est au bout du compte assez ennuyeux…
Interview réalisée en novembre 2007.
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J’ai regardé une fois et c’est pas trop trop mal dans l’ensemble… Mis à part un arbitre qui s’égosille un peu trop et qui doit en faire des caisses pour assurer le show ainsi qu’une présentatrice au sourire ultra-brite plus attirée par son reflet dans la caméra au lieu d’être proche et réactive avec son collègue animateur mais aussi les candidats…
Le hasard fait généralement bien les choses…. mais bon, là, comme par hasard, c’est la dernière et sixième émission éliminatoire qui départage les deux équipes prétendantes à la finale… la joie du montage…
Il aurait été aussi de bon ton de faire jouer les quatre équipes à chaque fois au lieu de les opposer deux à deux… On aurait additionné les scores obtenus à chaque émission et c’est l’équipe avec le plus gros total à la fin des six émissions qui serait allée en finale
Il est surtout URGENT de revoir les règles du dernier jeu qui est complètement aberrant… Comment se permettre de traduire un écart de points en une distance, ce qui n’est pas du tout significatif et qui est difficilement convertible !!
Une équipe peut très bien gagner jeu sur jeu et tout perdre au dernier moment, tout ça dans le but de ménager un « pseudo-suspense » à deux balles alors à quoi bon alors se fatiguer durant les épreuves si c’est pour tout perdre à la fin ?? Suffit juste de mettre des candidats costauds au dernier jeu et c’est gagné…
Les questions de culture générale étaient plus adaptées comme dernier jeu et avaient selon moi plus de sens… Disons que les candidats faisaient fonctionner leurs jambes mais aussi leur tête !!
Néanmoins, cette session de Jeux à la neige est moins ennuyeuse et surtout moins cheap que les Intervilles des années 2000 sur France Télévisions… Gardons espoir que Mistral Productions continue sur cette lancée à remonter la pente…
Ce n’est pas une questions d’argent mais juste d’avoir l’envie et la volonté !!!