IESTYN GARLICK, présentateur gallois de 1991 à 1994
3 nov 2009 • Catégorie(s) : Interviews •En 1991, l’acteur et présentateur Iestyn Garlick fait son entrée dans la grande famille de « Jeux sans frontières ». Pendant 4 ans, il se prêtera aux « Jeux » en duo avec Nia Chiswell. Nous l’avons retrouvé : il évoque avec nous le « meilleur job de sa carrière » !
Sébastien Dias (JSfnet.fr) : Pour commencer, pouvez-vous nous raconter comment vous êtes arrivé aux commandes des « Jeux sans frontières » gallois ?
Iestyn Garlick, présentateur pour le Pays de Galles (1991-1994) : Avant « Jeux sans frontières », j’ai d’abord été acteur, au théâtre et à la télévision. A l’époque, j’étais surtout connu pour mon interprétation d’un personnage appelé « Jeifin Jenkins » [voir la photo ci-dessous, NDLR], tout droit sorti des années 1950 : un « teddy boy », un adolescent rebelle avec une coiffure à la Elvis. J’ai fait ça pendant environ 14 ans. Jeifin est devenu un personnage culte à la télévision galloise et sur la BBC. Aujourd’hui encore, le public en garde d’excellents souvenirs !
Au départ, Nia [Chiswell] devait faire « Jeux sans frontières » toute seule. Mais au final, Robin Evans et Sue Waters [les producteurs, NDLR] ont décidé de lui adjoindre un second présentateur. Je serai éternellement reconnaissant d’avoir pensé à moi. Je venais tout juste de terminer un magazine de fin de soirée, intitulé « Heno » (« ce soir » en gallois). Cela tombait donc très bien pour moi.
Nous avons commencé par tourner les émissions séparément puis faire le commentaire tous les deux une fois de retour au Pays de Galles. Mais très rapidement la Nant Films [la société de production de "Jeux sans frontières", aujourd’hui rebaptisée Rondo Media, NDLR] a pensé que ce serait plus amusant pour nous de présenter ensemble.
JSfnet.fr : A quoi ressemblait la version galloise de JSF ?
I.G. : L’émission était diffusée le samedi soir à l’heure de plus grande écoute tout au long de l’été. La seule différence avec les autres versions, c’était notre façon de présenter. Pour nous, l’émission était un pur divertissement et il semblait qu’on s’amusait plus que dans les autres pays même si, au fur et à mesure, les autres pays ont commencé à faire comme nous, notamment la TSI avec Paolo et Caterina. On plaisantait beaucoup sur les lancements, en essayant de raconter l’inspiration des jeux de façon amusante et de faire (très mal) la démonstration de certains jeux.
JSfnet.fr : Nous avons repéré une autre différence, plus anecdotique : à l’annonce des résultats, les graphismes de la version galloise n’indiquaient pas « GB » pour le Pays de Galles, comme dans le reste de l’Europe…
I.G. : C’est exact. Nous sommes une nation très orgueilleuse et nous voulions représenter uniquement le Pays de Galles. Cela posait problème au niveau de l’UER, qui ne reconnaît que la Grande-Bretagne. C’est pour cette raison qu’au montage, nous avons nous-mêmes remplacé le « GB » par le « C » de « Cymru », le nom gallois du Pays de Galles. Il y a une tendance en Europe à assimiler la Grande-Bretagne à l’Angleterre et à considérer que le Pays de Galles, l’Ecosse et l’Irlande sont des parties de l’Angleterre. Nous ne le sommes pas, nous ne l’avons jamais été et nous ne le serons jamais. En revanche, nous ferons toujours naturellement partie de la Grande-Bretagne et du Royaume-Uni.
JSfnet.fr : Quel est votre meilleur souvenir de ces 4 années ?
I.G. : Il y en a beaucoup, notamment avec Ettore Andenna et Georges Beller, tous les trois assis autour d’une bouteille de vin à raconter de mauvaises blagues jusqu’au bout de la nuit !
JSfnet.fr : Et le plus drôle ?
I.G. : C’était probablement à Poros, en Grèce [en 1994, NDLR]. Nous avions tourné toute la nuit et pendant que nous enregistrions la fin de l’émission, à environ 7 heures 30 du matin, on voyait derrière nous – nous étions installés sur un toit - une partie du public se disputer au sujet de qui aurait dû gagner et, au milieu de tout ça, une rangée de concurrents tchèques qui essayait de se frayer un chemin pour prendre le ferry de 8 heures pour Athènes !
JSfnet.fr : Parmi tous les lieux que vous avez visité grâce à « Jeux sans frontières », quel est celui qui vous a le plus marqué ?
I.G. : Je ne saurais pas te dire… J’ai eu le privilège de voir des cadres et des paysages spectaculaires, qui resteront gravés dans ma mémoire pour toujours. Par exemple, je n’oublierai jamais les Açores. Mais je pourrais en citer bien d’autres…
JSfnet.fr : Malgré tout, il doit bien y avoir un point négatif…
I.G. : A aucun moment et nulle part, ça n’a été vraiment horrible. C’était une expérience totalement incroyable.
JSfnet.fr : Qu’est-ce qui est le plus difficile pour un présentateur de « Jeux sans frontières » ? Enchaîner les voyages ? Passer des semaines loin de chez soi ?… Ou devoir faire le jeu des présentateurs ?!
I.G. : « Jeux sans frontières » est sûrement le meilleur job que je n’ai jamais eu, alors comment cela pourrait-il être difficile ? Le jeu des présentateurs n’a jamais été une chose que j’attendais avec impatience. Très souvent, c’était surtout une question de chance. J’ai souvent eu l’impression de tirer l’équipe vers le bas ; Nia était bien meilleure que moi.
JSfnet.fr : A propos de Nia Chiswell [aujourd’hui Nia Roberts, NDLR], comment s’est passé votre travail en duo ?
I.G. : J’ai pris beaucoup de plaisir à travailler avec Nia. Au départ, elle était la sérieuse et moi le clown… mais à la fin, je crois bien qu’on était deux clowns ! Après « Jeux sans frontières », Nia et moi avons continué à présenter des émissions ensemble, notamment des jeux. Nia travaille aujourd’hui à Cardiff pour la BBC : elle a sa propre émission quotidienne à la radio, tout en présentant les plus grands événements du Pays de Galles. C’est sans aucun doute la présentatrice télé et radio numéro 1 au Pays de Galles.
JSfnet.fr : Quels souvenirs gardez-vous de vos confrères travaillant pour les télévisions étrangères ?
I.G. : Je me souviens que nous étions tous devenus bons amis et que nous passions de bons moments ensemble, même si chacun travaillait d’une manière différente. Malheureusement, j’ai perdu tout contact.
JSfnet.fr : Savez-vous pourquoi le Pays de Galles s’est retiré après l’édition 1994 ?
I.G. : Je n’en suis pas sûr, mais c’est certainement pour une histoire d’argent. C’est souvent pour cela et c’est probablement pour cela aussi que l’émission s’est arrêtée quelques années plus tard.
JSfnet.fr : Pensez-vous qu’un jour « Jeux sans frontières » pourrait revenir au Pays de Galles ou en Grande-Bretagne ?
I.G. : Je doute que les chaînes aient la volonté de les remettre à l’antenne, mais ce que je peux dire, c’est que les gens continuent à m’arrêter dans la rue, à m’interroger à ce sujet et à me dire à quel point ils voudraient revoir l’émission. On ne sait jamais.
JSfnet.fr : Savez-vous qu’une chaîne câblée britannique a récemment rediffusé vos émissions avec un commentaire en anglais de Stuart Hall, qui avait présenté JSF dans les années 1970/80 ?
I.G. : Oui, c’est très bizarre. J’en ai vu quelques uns et c’était très étrange d’entendre Stuart Hall faire un commentaire en anglais par-dessus ce que nous avions fait.
JSfnet : Qu’avez-vous fait après « Jeux sans frontières » ?
I.G. : J’ai fait plusieurs jeux et je suis revenu à mon métier d’acteur. Je joue actuellement dans une série intitulée « Rownd a Rownd », produite par la même équipe que « Jeux sans frontières » à l’époque. C’est l’histoire d’enfants qui ont monté le journal de leur école. J’y interprète le rôle du proviseur depuis 15 saisons.
Je suis également l’un des trois associés d’Antena, une société de production qui fournit à S4C un magazine hebdomadaire de deux heures intitulé « Uned 5″ et diffusé en direct chaque samedi à 12h30.
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J’ai regardé une fois et c’est pas trop trop mal dans l’ensemble… Mis à part un arbitre qui s’égosille un peu trop et qui doit en faire des caisses pour assurer le show ainsi qu’une présentatrice au sourire ultra-brite plus attirée par son reflet dans la caméra au lieu d’être proche et réactive avec son collègue animateur mais aussi les candidats…
Le hasard fait généralement bien les choses…. mais bon, là, comme par hasard, c’est la dernière et sixième émission éliminatoire qui départage les deux équipes prétendantes à la finale… la joie du montage…
Il aurait été aussi de bon ton de faire jouer les quatre équipes à chaque fois au lieu de les opposer deux à deux… On aurait additionné les scores obtenus à chaque émission et c’est l’équipe avec le plus gros total à la fin des six émissions qui serait allée en finale
Il est surtout URGENT de revoir les règles du dernier jeu qui est complètement aberrant… Comment se permettre de traduire un écart de points en une distance, ce qui n’est pas du tout significatif et qui est difficilement convertible !!
Une équipe peut très bien gagner jeu sur jeu et tout perdre au dernier moment, tout ça dans le but de ménager un « pseudo-suspense » à deux balles alors à quoi bon alors se fatiguer durant les épreuves si c’est pour tout perdre à la fin ?? Suffit juste de mettre des candidats costauds au dernier jeu et c’est gagné…
Les questions de culture générale étaient plus adaptées comme dernier jeu et avaient selon moi plus de sens… Disons que les candidats faisaient fonctionner leurs jambes mais aussi leur tête !!
Néanmoins, cette session de Jeux à la neige est moins ennuyeuse et surtout moins cheap que les Intervilles des années 2000 sur France Télévisions… Gardons espoir que Mistral Productions continue sur cette lancée à remonter la pente…
Ce n’est pas une questions d’argent mais juste d’avoir l’envie et la volonté !!!