CATHERINE SOMMER, présentatrice suisse en 1992 et 1993
22 jan 2010 • Catégorie(s) : Interviews •En 1992 et 1993, Catherine Sommer parcourt l’Europe pour les « Jeux sans frontières » de la Télévision suisse romande. Deux étés de complicité et de rire avec Ivan Frésard. Nous avons retrouvé la pétillante animatrice, aujourd’hui journaliste…
Bio express :
Née le 18 septembre 1967, Catherine Sommer entrée à la TSR en 1986 comme « copy-girl », un métier qui consistait à distribuer les fax aux journalistes de la rédaction. Cette rédaction, elle l’intègre en 1994 où elle travaille pour divers magazines de reportages, après avoir été speakerine, puis animatrice de divertissements. Depuis 2004, elle présente en alternance le journal de 12h45. Elle est mariée et maman de trois filles.
Sébastien Dias (JSfnet.fr) : Que faisiez-vous avant « Jeux sans frontières » ?
Catherine Sommer, présentatrice pour la Suisse Romande (1992-1993) : Je suis une vraie enfant de la Télé Suisse : j’y ai commencé à 18 ans, mon job d’étudiante était de distribuer les telex (à l’époque) aux journalistes de la rédaction. Puis j’ai été speakerine, et en 1992, j’ai été contactée en interne pour passer à l’animation au département Divertissement, l’été »Jeux sans frontières » pour leur grand retour à la TSR, et une émission de prime avec Jean-Yves Lafesse le reste de l’année. Je menais mes études de Lettres (Russe et Histoire) en parallèle.
JSfnet.fr : Selon vous, quelle était la spécificité de la version suisse ? L’une des deux émissions tournée à Loèche-les-Bains est disponible sur le site et nous vous y voyons commenter les jeux avec beaucoup plus d’humour, de distance et d’ironie que vos confrères étrangers…
C.S. : On avait une énorme liberté, la confiance de nos producteurs, qui voyaient vraiment les jeux comme une occasion de s’amuser. On a improvisé à partir de là. Avec Ivan, on avait connu les jeux enfants, et on avait envie que ça soit drôle, pendant les jeux et entre les jeux ! La « grâce » du direct ayant déjà été sacrifiée sur l’autel du « préenregisté = efficacité », on trouvait tout deux qu’il fallait rajouter un peu de folie. Mais on a fait ça entre nous, avec de tout petits moyens, on sortait des costumes, on rigolait, Ivan avait toujours des idées et je l’ai suivi de mon plein gré. Parfois c’était hilarant, et d’autres fois moins réussi, mais, nous, on s’amusait toujours. Parfois, on dépassait un peu les bornes, on parodiait même des animateurs maison, mais comme les jeux étaient diffusés beaucoup plus tard, les réprimandes arrivaient parfois un peu tard. J’en garde un souvenir très chouette.
JSfnet.fr : Êtes-vous restée en contact avec Ivan Frésard ?
C.S. : On était amis pendant plusieurs années, puis je suis partie en Australie. Lui est passé à la Radio Suisse Romande à Lausanne, puis dans le privé. On se croise encore de temps en temps avec beaucoup de plaisir.
JSfnet.fr : En 1993, les équipes suisses provenaient alternativement de Suisse romande et Suisse italienne. La TSR et la TSI travaillaient-elles main dans la main ? Etiez-vous en contact avec les animateurs de la TSI, Caterina Ruggeri et Paolo Calissano ?
C.S. : C’était une organisation digne du célèbre consensus suisse. Les productions avaient été arrangées en haut lieu. On a d’abord eu plus de liens avec les producteurs qui se déplaçaient, puis on a connu les animateurs sur le terrain. Paolo était italien si je me souviens bien, en tout cas sans rapport avec la TSI. On a passé des bons moments tous ensemble, mais pas vraiment plus qu’avec les autres animateurs.
JSfnet.fr : Quels souvenirs gardez-vous de vos autres confrères travaillant pour les télévisions étrangères ?
C.S. : Il y avait deux genres d’animateurs, ceux un peu plus vieille garde qui travaillaient dans l’animation depuis longtemps, comme Ettore l’italien, Georges Beller ou encore le présentateur portugais [Eládio Clímaco, NDLR]. Ceux-ci étaient des vrais routards de l’animation, prenant parfois les choses un peu de haut ou de loin. Ivan et moi passions plus de temps avec les animateurs de notre génération, ou même les équipes de production plus terre à terre, l’italienne, la tchèque, les espagnols, les gallois… Nous sommes restés en contact avec certains un moment, puis nous nous sommes perdus de vue.
JSfnet.fr : Quel est votre plus beau souvenir ?
C.S. : Sans doute, les jeux qu’on a tourné au Portugal. Là-bas, la ferveur que les gens ont pour les « Jeux » est inimitable… à Lisbonne, les enfants couraient en bande derrière nos voitures estampillées JSF, et aux Açores, l’accueil avait aussi été extrêmement chaleureux, en plus d’être très exotique… Dans ces îles du milieu de l’Atlantique que peu de gens ont l’occasion de visiter, on nous a aussi abondament régalé de langouste locale… un très bon souvenir !
JSfnet.fr : Et le « pire » moment de l’aventure ?
C.S. : Les Jeux en Tchécoslovaquie… Je ne me souviens plus du lieu, mais ils se déroulaient dans une piscine publique. Les températures n’étaient pas très chaudes, on était dans l’eau, moi en sirène et Ivan en petit baigneur, et les génératrices qui alimentaient les éclairages ont pété… On a attendu dans le froid pendant des heures qu’ils réparent… On a terminé à l’aube, les feux d’aritifices ont éclairé le jour qui se levait. Nous, on est allés se coucher, mais les spectateurs, fidèles, ont passé la nuit à attendre puis sont allés travailler immédiatement à 7h du matin ! On parle d’un public conquis, car le public en Suisse, dès qu’il s’est mis à pleuvoir… est rentré chez lui !
JSfnet.fr : Le plus drôle, enfin ?
C.S. : Difficile… On a tellement aligné les délires avec Ivan, qu’il est difficile de choisir un moment plutôt qu’un autre.
JSfnet.fr : Parmi tous les lieux que vous avez visité grâce à « Jeux sans frontières », quel est celui qui vous a le plus marqué ?
C.S. : Les Açores sans doute, que j’ai mentionné auparavant, un lieu tellement hors des sentiers battus… mais les jeux dans les « nouveaux pays » en Hongrie ou Tchécoslovaquie ont aussi été très différents, on a vraiment vu des endroits peu fréquentés par les touristes…
JSfnet.fr : Qu’est-ce qui est le plus difficile pour un présentateur de « Jeux sans frontières » : Enchaîner les voyages ? Passer des semaines loin de chez soi ?… Ou devoir faire le jeu des présentateurs ?!
C.S. : Quand on a l’âge que j’avais quand j’ai fait les jeux (24 ans), enchaîner les voyages et les semaines loin de chez soi est une aubaine. Le jeu des présentateurs, par contre, n’a pas toujours été une sinécure : recevoir les tartes à la crème coincée dans un pilori, comme en Tchécoslovaquie, je ne le ferai pas pour mon plaisir exclusif !
JSfnet.fr : Savez-vous pourquoi la TSR s’est retirée avant l’édition 1994 ? Etait-ce un retrait programmé ?
C.S. : Je crois qu’il y avait des soucis d’argent, et avec la coproduction avec la TSI. On ne savait rien à l’époque…
JSfnet.fr : L’émission a été arrêtée en 1999. Pour quelle raison majeure, selon vous ?
C.S. : L’émission devenait très lourde… Les enregistrements se prolongeaient de manière interminable, le montage coutait cher… On avait perdu la magie du direct.
JSfnet.fr : Pensez-vous qu’un jour « Jeux sans frontières » pourrait revenir à la télévision, en Suisse ou plus généralement en Europe ?
C.S. : Pourquoi pas ? Ils rediffusent bien parfois les anciens, c’est que ça doit marcher !
JSfnet.fr : Aujourd’hui, vous présentez le JT. En quoi vos deux années à « Jeux sans frontières » ont-elles été un atout pour ce type d’exercice et plus généralement dans votre métier de journaliste ? Inversement, en quoi cela a-t-il pu représenter un obstacle, un handicap ?
C.S. : Il y a eu un temps assez long qui s’est écoulé entre mes activités de « divertissement » et la présentation du Journal… les gens avaient donc un peu oublié. Je pense que pour le public, ce n’est jamais vraiment un problème ; à l’interne par contre, une étiquette un peu « légère » colle à la peau un moment…
dans un numéro spécial de « Vu à la télé », le magazine de Pascal Rebetez
(des extraits de « Jeux sans frontières » à 9′04 et 16′58)
Interviews > les derniers articles
- Exclusive interview of GÁBOR GUNDEL TAKÁCS, Hungarian presenter and commentator (1994-1999)
- Interview exclusive de GÁBOR GUNDEL TAKÁCS, présentateur et commentateur hongrois (1994-1999)
- Interview exclusive de CÉCILE DE MÉNIBUS, présentatrice française (Intervilles international 2014)
- SIMONE GARNIER, présentatrice française d’Intervilles de 1962 à 1991 et de JSF de 1965 à 1982
- OLIVIER GRANDJEAN, arbitre des nouveaux « Intervilles » et ancien présentateur suisse
J’ai regardé une fois et c’est pas trop trop mal dans l’ensemble… Mis à part un arbitre qui s’égosille un peu trop et qui doit en faire des caisses pour assurer le show ainsi qu’une présentatrice au sourire ultra-brite plus attirée par son reflet dans la caméra au lieu d’être proche et réactive avec son collègue animateur mais aussi les candidats…
Le hasard fait généralement bien les choses…. mais bon, là, comme par hasard, c’est la dernière et sixième émission éliminatoire qui départage les deux équipes prétendantes à la finale… la joie du montage…
Il aurait été aussi de bon ton de faire jouer les quatre équipes à chaque fois au lieu de les opposer deux à deux… On aurait additionné les scores obtenus à chaque émission et c’est l’équipe avec le plus gros total à la fin des six émissions qui serait allée en finale
Il est surtout URGENT de revoir les règles du dernier jeu qui est complètement aberrant… Comment se permettre de traduire un écart de points en une distance, ce qui n’est pas du tout significatif et qui est difficilement convertible !!
Une équipe peut très bien gagner jeu sur jeu et tout perdre au dernier moment, tout ça dans le but de ménager un « pseudo-suspense » à deux balles alors à quoi bon alors se fatiguer durant les épreuves si c’est pour tout perdre à la fin ?? Suffit juste de mettre des candidats costauds au dernier jeu et c’est gagné…
Les questions de culture générale étaient plus adaptées comme dernier jeu et avaient selon moi plus de sens… Disons que les candidats faisaient fonctionner leurs jambes mais aussi leur tête !!
Néanmoins, cette session de Jeux à la neige est moins ennuyeuse et surtout moins cheap que les Intervilles des années 2000 sur France Télévisions… Gardons espoir que Mistral Productions continue sur cette lancée à remonter la pente…
Ce n’est pas une questions d’argent mais juste d’avoir l’envie et la volonté !!!