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GUIDO PANCALDI, arbitre international de 1966 à 1982 (1/2)

16 avr 2010 • Catégorie(s) : Interviews

De 1966 à 1989, il n’a manqué aucun match de « Jeux sans frontières ». Intraitable mais chaleureux, il a partagé le sifflet avec son confrère et ami, le regretté Gennaro Olivieri. Pour tous les fans de « Jeux sans frontières », c’est une légende ! Le mythique Guido Pancaldi a accepté de se prêter au jeu des questions-réponses. Trois, deux, un… Interview !

Sébastien Dias (JSfnet.fr) : Pendant une vingtaine d’années à « Jeux sans frontières », vous avez tenu un rôle indispensable mais souvent contesté. En effet, aujourd’hui encore, dans notre rubrique « On refait les Jeux », certaines décisions arbitrales font débat. Pouvez-vous, en quelques mots, nous aider à saisir la difficulté  d’un tel exercice ?
Guido Pancaldi, arbitre international :
Lorsque tu es arbitre, sur le terrain, c’est à toi de diriger et de décider, sans échappatoire. Il faut toujours aller de l’avant. S’il y a bien une équipe qui doit gagner, c’est « l’équipe des arbitres » : si elle perd, il n’y a pas de match, car pas de résultat.

JSfnet.fr : Vous souvenez-vous d’imprévus, ce que nous appelons les « aléas du direct » ?
G.P. : Je dirais que le direct, c’est comme un tunnel : tu peux avoir le trac pendant quelques secondes, mais ensuite tu es dedans et tu ne peux pas t’échapper. Une fois bien préparé, c’est facile.
Le plus imprévisible, c’était la météo. Je me demande toujours comment, à Vérone, nous avons fini l’émission : la pluie diluvienne effaçait mon ardoise ! A cause de la tempête, les répétitions avaient été reportées de quelques heures, ou au lendemain. Une autre fois, en Angleterre, les répétitions ont également été interrompues par la pluie et les orages, qui provoquaient des décharges électriques. Malgré tout, le direct doit commencer à l’heure et terminer à l’heure ! Mais je me souviens qu’à Namur, une panne d’électricité a entraîné un retard de 30 minutes de la prise d’antenne.

JSfnet.fr : Vous est-il arrivé de prendre la décision d’annuler une épreuve ou d’être plus « tolérant » car les règles prévues étaient trop dures ?
G.P. : Aucun jeu n’a jamais été supprimé : tout était programmé longtemps à l’avance puis testé, d’abord par l’équipe de démonstration qui expliquait le fonctionnement des épreuves puis par les équipes en compétition lors de courtes séances d’entraînement, lors des répétitions et lors de la répétition générale. Les difficultés étaient alors réévaluées si besoin.

JSfnet.fr : Assistiez-vous aux réunions de préparation des jeux, en qualité d’ »expert de terrain » ?
G.P. : Les jeux étaient présentés et discutés pendant les réunions hivernales auxquelles participaient les délégations de toutes les télévisions. Il était toutefois possible d’adapter les jeux ou de modifier les temps une fois sur le terrain, comme je l’expliquais tout à l’heure, en fonction de la construction, de la faisabilité, des besoins du spectacle…
A l’époque, c’était encore une VRAIE coproduction : tout le monde avait son mot à dire et les réalisateurs prenaient en compte les conseils de toutes les autres télévisions. Aujourd’hui, les choses sont bien différentes…
Je me souviens du professionnalisme du réalisateur Piero Turchetti. Avant ma première émission, à Montecatini, je lui ai demandé où je devais me placer. Il m’a répondu : « Mets-toi où tu veux, c’est moi qui te suis ! »

JSfnet.fr : Comment, avec Gennaro, vous répartissiez-vous le travail pendant l’émission ?
G.P. : Au début, nous faisons tout tous seuls : tout était tellement simple et primitif ! Après quelques années, nous étions à la tête d’une équipe de « juges de touche » qui, au départ, étaient suisses et arbitres de hockey-sur-glace, comme Gennaro et moi. Ensuite, ils sont devenus internationaux, un par pays, puis deux, désignés par les différentes télévisions. Nous avons par exemple eu comme juge britannique Arthur Ellis, l’un des plus grands arbitres de football.
A tour de rôle, les juges nationaux surveillaient le jeu ou s’occupaient des participants tirés au sort pour le jeu suivant. Ils devaient en outre aider les équipes dans leurs déplacements, sans gêner le bon déroulement de l’émission. Gennaro et moi notions les temps relevés par les « juges de touche », puis nous établissions le classement en direct avec les présentateurs.

JSfnet.fr : Etiez-vous aidés dans vos décisions par des personnes en régie, qui pouvaient éventuellement revoir les images ?
G.P. : Sur la première série [de 1965 à 1982, NDLR], nous étions les seuls à pouvoir décider. C’était une condition absolue.

JSfnet.fr : Le fait que Gennaro et vous soyiez suisses alors que la Suisse faisait partie des participants n’a jamais posé de problème ?
G.P. : Notre neutralité n’a jamais été mise en doute. Sauf une fois : notre chère amie Marita Theile, la productrice et conceptrice de jeux allemande, craignait que j’avantage la ville dont je suis originaire, Ascona. Le doute s’est vite dissipé.

JSfnet.fr : Aucun concurrent ne s’en est jamais pris à vous suite à une décision en sa défaveur ?
G.P. : Il n’y a jamais eu aucun acte de violence. Nous avons bien eu aux Pays-Bas une démonstration de force de supporters qui ont agité des drapeaux et des pancartes. Au bout de dix secondes, ils ont été maîtrisés.

Cliquez ici pour la suite de notre interview exceptionnelle :
les plus beaux souvenirs de Guido et ses plus belles rencontres

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  1. J’ai regardé une fois et c’est pas trop trop mal dans l’ensemble… Mis à part un arbitre qui s’égosille un peu trop et qui doit en faire des caisses pour assurer le show ainsi qu’une présentatrice au sourire ultra-brite plus attirée par son reflet dans la caméra au lieu d’être proche et réactive avec son collègue animateur mais aussi les candidats…

    Le hasard fait généralement bien les choses…. mais bon, là, comme par hasard, c’est la dernière et sixième émission éliminatoire qui départage les deux équipes prétendantes à la finale… la joie du montage…

    Il aurait été aussi de bon ton de faire jouer les quatre équipes à chaque fois au lieu de les opposer deux à deux… On aurait additionné les scores obtenus à chaque émission et c’est l’équipe avec le plus gros total à la fin des six émissions qui serait allée en finale

    Il est surtout URGENT de revoir les règles du dernier jeu qui est complètement aberrant… Comment se permettre de traduire un écart de points en une distance, ce qui n’est pas du tout significatif et qui est difficilement convertible !!

    Une équipe peut très bien gagner jeu sur jeu et tout perdre au dernier moment, tout ça dans le but de ménager un « pseudo-suspense » à deux balles alors à quoi bon alors se fatiguer durant les épreuves si c’est pour tout perdre à la fin ?? Suffit juste de mettre des candidats costauds au dernier jeu et c’est gagné…

    Les questions de culture générale étaient plus adaptées comme dernier jeu et avaient selon moi plus de sens… Disons que les candidats faisaient fonctionner leurs jambes mais aussi leur tête !!

    Néanmoins, cette session de Jeux à la neige est moins ennuyeuse et surtout moins cheap que les Intervilles des années 2000 sur France Télévisions… Gardons espoir que Mistral Productions continue sur cette lancée à remonter la pente…

    Ce n’est pas une questions d’argent mais juste d’avoir l’envie et la volonté !!!