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NUCCIO AMBROSINO, réalisateur et créateur de jeux pour l’Italie

25 mai 2008 • Catégorie(s) : Interviews

Nous avons retrouvé l’un des personnages les plus importants des dernières années des « Jeux sans frontières » : Nuccio Ambrosino, qui a conçu et mis en scène les « Jeux » italiens de 1989 à 1991, puis de 1996 à 1999.

Nicolo’ Pillirone (JSfnet Italia) : Vous avez assuré pendant sept ans la réalisation des émissions tournées en Italie. Comment êtes-vous arrivé sur l’émission ?
Nuccio Ambrosino, réalisateur et créateur des jeux pour l’Italie : Le choix du réalisateur revient aux producteurs : Mario Maffucci et Luciano Gigante à mes débuts, Graziella Reali lors de mon retour après 5 ans de pause.

JSfnet : Combien de temps durait l’enregistrement ?
N.A. : Les dernières années, 3 à 4 heures: on commençait vers 22 heures et sauf contretemps, on réussissait parfois à terminer à 1 heure du matin. Cependant, au début des années 1990, à l’époque où les « Jeux » étaient itinérants, il arrivait qu’on ne finisse pas avant 6 heures du matin !
Seule la France était aussi bien organisée que l’Italie. Les autres pays, faute de moyens suffisants, ne pouvaient empêcher des problèmes logistiques ou techniques ; il était alors impossible de tout boucler en peu de temps.
Même lorsque le tournage durait des heures, je filmais tout : les caméras étaient allumées en permanence. Je me retrouvais donc au petit matin avec des heures d’images de « coulisses » à trier au moment du montage…

JSfnet : Quelles différences y a-t-il entre les émissions enregistrées et celles réalisées en direct, lors de la première série (1965-1982) ?
N.A. : Tout d’abord, les heures de diffusion, autant à cause des fuseaux horaires que des exigences de programmation des pays diffuseurs confrontés à la concurrence et à la course à l’audience. Après 1988, il était difficile de mettre d’accord tout le monde sur ce point, mais aussi la durée de chaque émission. Par exemple, en Suisse, une émission ne dépassait jamais 70/80 minutes alors qu’en Italie, il fallait tenir au moins 2 bonnes heures.
Ensuite, en tant que réalisateur, je peux vous dire qu’un direct aurait conduit à des conditions de tournage bien plus stressantes et rapides, sans pause ni temps mort, avec des jeux moins longs, plus rythmés et souvent moins spectaculaires.

JSfnet : Quelle émission a été particulièrement difficile à réaliser ?
N.A. : La première émission de 1998, à Trento (diffusée en France en huitième position, NDLR). Habituellement, on tournait une émission tous les 4 à 5 jours : le premier jour, les équipes arrivaient et été accueillies avec une belle réception ; le deuxième jour était réservé aux répétitions ; le troisième jour, on enregistrait l’émission et le quatrième jour, les équipes repartaient chez eux et sur le plateau, on changeait les décors. Le planning était donc très serré et on ne pouvait jamais rien reporter.
Ce jour-là, il pleuvait des cordes, ce qui a entraîné toute une série de problèmes techniques et le bon déroulement des jeux, puisque, pour ne pas abîmer les costumes, on avait répété en tenue de sport : les jeux avaient paru bien plus faciles. En plus de tout cela, la lumière sautait tous les quarts d’heures ! Le plateau étant très étroit, il fallait souvent utiliser une grue pour changer les installations des jeux et les décors. Et là, il fallait travailler sous des trombes d’eau !

JSfnet : Et à l’inverse, quelle émission vous a particulièrement amusé ?
N.A. : Il y en a tellement ! Même les émissions de Trento sous la pluie m’ont amusé : les jeux étaient drôles, tout particulièrement les jeux récurrents, avec les costumes aussi somptueux que ridicules qu’avait imaginé Armando Nobili. Et puis cette année-là, j’ai eu la chance de travailler avec Mauro Serio que j’avais connu quelques années auparavant sur une émission jeunesse. C’est d’ailleurs moi qui ai suggéré son nom aux producteurs. Nous nous entendions très bien : jamais la moindre brouille, on prenait tout à la rigolade, le sourire aux lèvres.

JSfnet : Si l’on vous proposait à nouveau la réalisation des « Jeux sans frontières », vous reviendriez ?
N.A. : Bien sûr, je m’amuserais autant qu’à l’époque. Ce que je fais aujourd’hui est bien plus fatiguant que les « Jeux ». Et puis n’oublions pas que j’ai également été auteur de l’émission. Et à « Jeux sans frontières », les idées sont très importantes : il faut à chaque fois se creuser la tête pour réinventer les jeux, les thèmes, les costumes – et Armando Nobili est un maître en la matière. Nous avons tous deux essayé d’apprendre quelque chose aux téléspectateurs à travers chaque jeu. En 1991, par exemple, nous avions imposé des thèmes d’intérêt général à tous les pays : les Fables de la Fontaine, le théâtre de Molière, l’histoire de Madrid. Les audiences nous ont d’ailleurs donné raison.

Nuccio Ambrosino nous a quittés le 1er novembre 2010 à l’âge de 74 ans. Lire le portrait que nous avons réalisé en hommage.

Interview réalisée le 27 février 2005.
Remerciements photo : Gianni Magrin.

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  1. J’ai regardé une fois et c’est pas trop trop mal dans l’ensemble… Mis à part un arbitre qui s’égosille un peu trop et qui doit en faire des caisses pour assurer le show ainsi qu’une présentatrice au sourire ultra-brite plus attirée par son reflet dans la caméra au lieu d’être proche et réactive avec son collègue animateur mais aussi les candidats…

    Le hasard fait généralement bien les choses…. mais bon, là, comme par hasard, c’est la dernière et sixième émission éliminatoire qui départage les deux équipes prétendantes à la finale… la joie du montage…

    Il aurait été aussi de bon ton de faire jouer les quatre équipes à chaque fois au lieu de les opposer deux à deux… On aurait additionné les scores obtenus à chaque émission et c’est l’équipe avec le plus gros total à la fin des six émissions qui serait allée en finale

    Il est surtout URGENT de revoir les règles du dernier jeu qui est complètement aberrant… Comment se permettre de traduire un écart de points en une distance, ce qui n’est pas du tout significatif et qui est difficilement convertible !!

    Une équipe peut très bien gagner jeu sur jeu et tout perdre au dernier moment, tout ça dans le but de ménager un « pseudo-suspense » à deux balles alors à quoi bon alors se fatiguer durant les épreuves si c’est pour tout perdre à la fin ?? Suffit juste de mettre des candidats costauds au dernier jeu et c’est gagné…

    Les questions de culture générale étaient plus adaptées comme dernier jeu et avaient selon moi plus de sens… Disons que les candidats faisaient fonctionner leurs jambes mais aussi leur tête !!

    Néanmoins, cette session de Jeux à la neige est moins ennuyeuse et surtout moins cheap que les Intervilles des années 2000 sur France Télévisions… Gardons espoir que Mistral Productions continue sur cette lancée à remonter la pente…

    Ce n’est pas une questions d’argent mais juste d’avoir l’envie et la volonté !!!