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Gianni Magrin : plus qu’un fan, un expert !

20 juin 2009 • Catégorie(s) : Mon JSf à moi : fans et anciens candidats

Gianni Magrin, auteur du livre “Trent’anni di Giochi”

Gianni Magrin est certainement l’un des plus grands fans de « Jeux sans frontières » en Europe. Les « Jeux », il les a tellement aimés qu’il a entrepris il y a 5 ans l’écriture d’un ouvrage entièrement consacré à l’émission qui fait aujourd’hui figure de « bible » pour tous les passionnés.

Dans le cadre de notre « Jour J…Sf », grande journée spéciale consacrée au 45ème anniversaire de la création de l’émission, il a accepté de se raconter davantage.

Un rêve d’enfant.

Le petit Gianni naît le 12 mai 1969, presque 4 ans jour pour jour après son émission favorite, dans la région de Padoue, au nord de l’Italie. Les « Jeux sans frontières », Gianni y est tombé dedans lorsqu’il était tout petit : « J’ai une grande passion pour « Jeux sans frontières » depuis l’enfance », explique-t-il. « J’étais attiré par les décors, par les jeux, par les présentateurs, par les arbitres mythiques, Gennaro et Guido. J’étais fasciné par les couleurs des drapeaux. Mais surtout ce que j’aimais, c’était la compétition en soi, le format de l’émission : réunir des jeunes de la moitié de l’Europe pour jouer. Connaître la culture des différents pays m’intéressait : je voyais à travers l’Europe en feuilletant les atlas et les encyclopédies. »

« Je me souviens de toutes ces soirées passées en famille, devant la télévision. Avec ma famille et tant d’autres. Nous aimions également nous retrouver tous ensemble le lendemain, pour imiter les « Jeux » au centre aéré. »

Les premiers pas.

Le rêve secret était bien évidemment de fouler un jour le terrain de jeu : « Enfant, j’avais un rêve : participer à « Jeux sans frontières », pour jouer, connaître et rencontrer des jeunes de toute l’Europe. » Ce sera chose faite en 1990, il se glisse pour la première fois dans les coulisses des « Jeux », lors d’un enregistrement à Trévise. C’est en pénétrant dans ce monde parallèle que lui vient l’idée de mettre noir sur blanc cette folle épopée. Cette finale 1990 reste gravée dans sa mémoire. D’ailleurs, quand on l’interroge sur le jeu qu’il juge le plus beau, il répond sans hésiter : « Il s’appelait « Le château des Ezzelini » (du nom d’une grande famille vénitienne, NDLR). Le décor représentait un château imposant. Un candidat devait parcourir une corniche très étroite sans être jeté à l’eau à coups de sacs de farine, de seaux d’ »huile bouillante », de jets d’eau ou par des chauves-souris géantes manipulées par ses adversaires. Le tout était pimenté par des effets spéciaux : éclairs, coups de tonnerre, vent et tempête de neige. C’est l’épreuve la plus belle mais la plus fatiguante dont je me souviens : aucune équipe n’a réussi à terminer le jeu… »  

Nous avons d’ailleurs retrouvé les vidéos de ce jeu :

La rencontre décisive.

L’année suivante, il rencontre Luciano Gigante, le producteur italien qui a présidé le comité international des « Jeux ». Un souvenir inoubliable : « Il était 2 heures du matin. J’ai réussi à me faufiler jusqu’aux bureaux que la RAI avait installés à côté du Stade de Saint-Vincent où venait de se dérouler la finale. Nous sommes tombés nez à nez. Il se souvenait des deux lettres que je lui avais envoyées. Nous avons parlé longuement : un très beau moment. »

Une autre belle rencontre : Maria Teresa Ruta, l’animatrice italienne en 1992 et 1993.
 Maria Teresa Ruta et Gianni Magrin à Casale Monferrato en 1992 Maria Teresa Ruta et Gianni Magrin en 1993 à Passariano

Le déclic.

Bien des années plus tard, il signera son ouvrage référence, Giochi senza frontiere : trent’anni di Giochi, publié en Italie aux Éditions Centrooffset. Le déclic est certainement sa présence sur le plateau de l’édition 1998 à Trento où il est invité en qualité de fin connaisseur des  »Jeux ». Même s’il est expert en la matière, ce passionné entreprend un minutieux travail de recherche. Il redécouvre alors les cahiers où il avait inscrit tous les résultats, émission par émission. Il remet aussi de l’ordre dans son impressionnante collection de photographies représentant toutes les équipes italiennes qui ont participé aux éditions 1979 à 1982 !

Une aide précieuse.

Pour compléter ses souvenirs personnels, il entre en contact avec les « héros » de son émission favorite. Il choisit la voie la plus difficile : écrire aux archives municipales et aux offices du tourisme aux villes qui avaient accueilli les « Jeux », en Italie mais aussi à l’étranger : France, Allemagne, Belgique, Suisse, Grande-Bretagne et Pays-Bas. Gianni dépense son temps sans compter : « Quand on fait les choses avec passion, on ne compte pas les heures. On le fait, c’est tout. Le travail de recherche a été très beau, unique. Un travail d’archéologue, farfouillant dans les moindres recoins des bibliothèques. Mon plus beau souvenir, c’était à Riccione : à la bibliothèque, j’ai trouvé des caisses de matière, dont l’élément le plus curieux était un poster avec l’appel à candidature pour participer aux « Jeux » de 1971. »

Une stratégie payante : « En quelques semaines j’ai reçu des sacs entiers de courrier. Des photographies, des articles de journaux et même des cassettes vidéo« . Gianni reçoit aussi des schémas de jeux et de la correspondance entre les villes et les chaînes de télévision organisatrices. « De toute évidence, d’autres partageaient mon enthousiasme et ma passion. » Au détour d’une réponse, une surprise : « Ce fut amusant d’apprendre que, dans certaines villes, des anciens participants ont été élus maires ! » Aujourd’hui, Gianni est fier de ses colossales archives personnelles : « J’ai tellement de choses (tout n’est d’ailleurs pas trié !) que je pourrais monter une exposition : photos, coupures de presse, tickets d’entrée… Un fan anglais m’a même envoyé un dossard siglé « GB »… »

Gianni a rencontré deux arbitres historiques :
Denis Pettiaux (en 1996) et Guido Pancaldi (au centre avec son épouse Carla).
Gianni Magrin et Denis Pettiaux en 1996 à Turin Gianni Magrin, entouré de Guido et Carla Pancaldi gianni-pancaldi2

Les complices.

Au premier rang figure Guido Pancaldi : « Un homme sage, élégant à l’intérieur et fraternel à l’extérieur. Quand j’étais enfant, il était l’un de ces personnages que je voulais rencontrer. Je n’aurais jamais imaginé pouvoir le faire, et même devenir son ami. »

Tout comme Guido et ses homologues Pino Trapassi et Mike Swann, le créateur de jeux Popi Perani ou l’animateur Ettore Andenna, qui a préfacé son livre, de précieux témoins, athlètes, entraîneurs ou spectateurs, ont également participé à son ambitieuse entreprise : « J’ai pu compter sur les témoignages de nombreux participants. Au-delà de l’émission de télévision, les « Jeux » étaient pour de nombreux jeunes l’occasion de se rencontrer et de nouer des amitiés. Certains ont gardé contact, malgré la distance et les années passées… Il y en a même qui se sont mariés ! »

Prochain objectif : la présentatrice italienne des années 1970 Rosanna Vaudetti : « Nous nous sommes parlés au téléphone. C’est une dame qui a de grandes valeurs humaines, du moins c’est ainsi que je la perçois. »

Le top 5 des plus belles émissions.

Hormis la finale 1990, Gianni retient particulièrement celles auxquelles il a également assisté : la finale à Saint-Vincent en 1991 et les émissions à la Villa Manin en 1993.

Et parmi celles qu’il a découvertes pendant ses recherches ? « L’émission de 1979 à Chioggia fut très belle. A cette occasion, durant la présentation des équipes, chaque délégation fit don au capitaine de la ville yougoslave de Bar un vase de roses à planter dans le parc de la ville, rasée par un tremblement de terre quelques mois auparavant. On ne voit plus beaucoup aujourd’hui à la télévision de tels gestes, simples et généreux. » Gianni cite ensuite deux émissions flamandes : Anvers, en 1977, autour du peintre Rubens et Gand, en 1982, où les jeux étaient dédiés à Charles Quint. Ces deux émissions eurent une saveur particulière, étant donné que le terrain de jeu était foulé par une centaine de comparses habillés en costume d’époque.

La fin des « Jeux » : décryptage

« Le charme et la chance de la première série [1965-1982, NDLR], ce fut son caractère itinérant. (…) La grandeur des émissions itinérantes ne se devait pas seulement à la fantaisie des jeux à thème, mais aussi aux décors (naturels) qui accueillaient les « Jeux » en direct. Un exemple : l’édition 1976 débuta dans les magnifiques Arènes de Nîmes, un lieu hors du commun qui en matière de décor se suffisait à lui-même. Quinze jours plus tard, le match suivant se disputa dans l’enceinte de l’alors nouveau Palais des Sports de Milan, devant 16000 spectateurs. Les matchs étaient sans temps mort, pas étirées en longueur comme ce fut le cas les dernières années. »

« La deuxième série était bien partie. Les matches n’étaient plus en direct, mais on avait conservé les déplacements. En outre, lors des trois premières éditions, de 1988 à 1990, l’émission était enregistrée dans les conditions du direct. Par la suite, à vouloir parfaire le tournage des séquences, les enregistrements se prolongèrent jusqu’à tard dans la nuit. Le court-circuit survint en 1996, quand les émissions devinrent sédentaires. L’ADN des « Jeux » fut complètement bouleversé. »

L’espoir d’un retour des « Jeux ».

Comme de nombreux fans, Gianni regrette que l’édition 2007 de « Jeux sans frontières » n’ait pu se concrétiser. Il ne perd cependant pas espoir de revoir un jour son émission préférée sur les écrans européens : « Les « Jeux » manquent à de nombreux téléspectateurs. Mais un jour, quelqu’un aura l’audace qu’il a manqué et alors toutes les télévisions d’Europe seront étonnées de voir que même au troisième millénaire « Jeux sans frontières » sait surprendre et amuser les petits comme les grands ! » Et que conseillerait notre expert à ceux qui se lanceraient dans l’aventure ? « Les « Jeux » devraient redevenir itinérants. Peu d’émissions, en direct, voire une seule : une super coupe JSf entre continents ! »

« On pourrait même imaginer une émission en duplex de plusieurs lieux différents : une importante place européenne, un décor naturel – à la montagne par exemple, et une station balnéaire. Et puis vu l’évolution de la technologie, on pourrait faire de même avec le fil rouge : le passage de témoin entre les candidats se ferait par satellite !… »

« Je rêve également d’une émission souvenir avec tous les présentateurs, les séquences les plus drôles et les plus belles de l’émission. »

Un rêve… de finale.

Dernière question : quelle est l’émission de « Jeux sans frontières » que tu souhaiterais revoir et que tu n’as pas encore réussi à retrouver ? « La finale 1970 à Vérone. Il m’a fallu un travail de titan pour en retrouver des photos ! » Donc, si vous avez conservé l’enregistrement de cette émission, contactez-nous : vous ferez un heureux ! Et nous serons tant d’autres également à partager son bonheur…

Gianni Magrin à Turin en 1996 devant un décor… géant !

Auteurs : Sébastien Dias, Nicolo’ Pillirone.
Remerciements : Gianni Magrin

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Aucune Réponse »

  1. Grand François!

  2. salut françois
    cela m’a fait drole de lire tes jeux ,tu m’as formé au sluc de 71 à 75 ,on s’est ensuite croisé au bj je preparait l’ EIS
    et j’ai fait les jeux aussi en 82 avec LE CANNET ROCHEVILLE
    que de bons souvenirs !!
    si tu lis ce message tu peux me joindre ; ce sera avec plaisir de parler du bon temps

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