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Gilles (40 ans, France) raconte ses « Jeux sans frontières »

15 déc 2009 • Catégorie(s) : Mon JSf à moi : fans et anciens candidats

Gilles (40 ans, France)

« Mon JSf à moi », c’est un coup de projecteur sur les fans de « Jeux sans frontières ».
Aujourd’hui, c’est Gilles, un Français de 40 ans, qui a accepté de nous faire partager ses souvenirs de l’émission. Vous vous reconnaîtrez sans doute un peu… voire beaucoup !

 Vous souhaitez nous raconter vos « Jeux sans frontières », écrivez-nous ! 

La première fois

« Été 1974, je n’avais que cinq ans. Mes parents m’ont envoyé chez mes grands-parents, dans les Hautes-Pyrénées, pour les grandes vacances. Mes parents avaient demandé à ce que je m’aère à la campagne ! Je jouais donc comme tous les gamins de mon âge et je ne regardais pas trop la télé, d’autant que mes joies télévisées étaient très limitées : il n’y avait que trois chaînes à l’époque.

Le dimanche soir, mes grands-parents regardaient « Jeux sans frontières »,  sur Antenne 2 de 20h35 à 21h55. C’est avec eux que j’ai commencé à regarder ce programme familial qui démarrait fin juillet pour s’achever le premier ou le deuxième dimanche de septembre, la veille de la rentrée scolaire.

J’ai tout de suite adoré cette émission avec les couleurs, les sigles et les commentaires joyeux et amusés de Guy Lux et Simone Garnier. Toute ma famille – les oncles, les grands-parents, les cousines… - rigolait vraiment ! Et moi avec !! Parfois, Claude Savarit remplaçait Guy Lux et cela me chagrinait !

J’ai rapidement compris le mécanisme de l’émission : sept pays participants, chacun accueillant l’émission à tour de rôle, neufs jeux pour chaque émission, un joker qui doublait les points reçus sur le jeu où il était joué pour un total de huit émissions estivales, incluant la finale, passant à neuf en 1979 lorsque la Yougoslavie puis le Portugal ont remplacé les Pays-Bas.

Compte à rebours

J’attendais l’émission avec une vraie impatience. Déjà, je trouvais que Stade 2 – qui passait de 19h à 20h - était très (trop) long. Et après, il y avait le journal télévisé, que c’était long ! Ça n’en finissait pas !

Avec mes grands-parents, on en profitait pour manger vers 19h30 pour être tranquille ensuite à 20h35. Et moi, à chaque fois, j’étais fébrile en me demandant si cette fois les Français allaient être meilleurs que dans l’émission précédente. La famille me rassurait et me disait que de toute façon la France gagnerait la finale ! Et chaque fois, je râlais car finale signifiait fin des grandes vacances, fin des Jeux sans frontières sans savoir si l’année prochaine, j’aurais la chance de revoir cette émission.

Après l’attente, la délivrance !

20h35 : le générique de l’Eurovision retentit et là, je peux dire que mon excitation était à son comble. Puis le générique avec cette musique inimitable (j’ai en revanche détesté la musique de la deuxième série)Je m’attarde un instant sur ce générique, très télégénique, avec des petits rectangles malicieux qui jouaient ensemble, puis qui soulevaient le nom de chaque chaine qui diffusait l’émission (A2, SSR, RTB, RAI…) et qui soulevaient enfin la traduction de Jeux Sans Frontières dans chaque langue. Ces 50 secondes là sont pour moi vraiment magnifiques ! Suivaient alors l’enchainement avec la présentation de la ville accueillant l’émission et les commentaires avisés de Simone Garnier.

A cause de mon jeune âge à l’époque, les jeux que j’ai le plus appréciés ont été ceux où il y avait des animaux, mais aussi les fameuses courses à l’australienne avec un éliminé à chaque manche, les jeux d’eau – qui me faisaient mourir de rire - et les épreuves de lancers en tout genre également ! En revanche, les jeux qui étaient assez courts (1 minute) me décevaient car je trouvais que ça allait trop vite. Toutefois, je ne trouve aucun intéret à des jeux où tout le monde joue en même temps pendant 5 ou 6 minutes.

Une mémoire d’éléphant

J’ai toujours adoré la manière dont étaient présentés les classements avec le petit J qui clignotait quand un pays jouait son joker et avec les points accordés qui faisaient simultanément augmenter le total ; je calculais en même temps le futur classement de la France, avant que ce dernier n’apparaisse. Et chaque fois, dès que la France perdait une ou plusieurs places, je râlais ! Je trouvais d’ailleurs le principe initial du joker, c’est à dire le doublement des points obtenus, bien plus palpitant avec une pression supplémentaire pour ou contre les Français. [Par la suite, le joker n'attribuera des points bonus (6, 4 ou 2 points) qu'aux trois premières positions de chaque jeu, NDLR.]

Je me remémore aussi les codes couleurs de chaque pays, accompagnés par les sigles respectifs assez gros et donc compréhensibles par tous, y compris par moi. Pour l’époque, je trouve que la manière dont les jeux étaient filmés était très bonne : on avait une vue d’ensemble et les codes couleurs permettaient de s’y retrouver facilement.

Je ne m’ennuyais jamais pendant 1h20. Selon moi, les commentaires de Simone Garnier et Guy Lux n’ont jamais été égalés, même lors des « Jeux sans frontières » seconde génération. Aujourd’hui, à « Intervilles » ou à l’Eurovision, les commentaires sont plats, sans enthousiasme mais avec bien trop d’exclamations et de cris inutiles.

Quand j’entendais Guy Lux annoncer les résultats du fil rouge, une tristesse arrivait car il ne restait plus qu’un seul jeu à voir ! Et quand l’émission s’achevait, c’était l’heure d’aller me coucher et il me tardait vraiment le dimanche suivant ; je regardais d’ailleurs vite fait le programme télé du dimanche suivant pour savoir où se déroulait la prochaine émission.

Fier… comme un coq !

Bien sûr, je supportais les Français… avec leurs déboires assez nombreux et parfois leurs victoires ! Hormis la France, j’ai toujours adoré les Hollandais – je ne sais pas pourquoi ! - et en revanche je n’étais pas fan des Italiens - et là non plus je ne sais pas pourquoi, peut-être leur code couleur ? Les Français m’exaspéraient quand ils finissaient en fin de tableau, à savoir 5°, 6° ou 7° ; là, je peux le dire, je n’étais pas très content : j’en ai même pleuré une fois – oh, je ne devais avoir que 6 ou 7 ans - en allant me coucher !

Crise(s) de manque ?

J’ai pleuré une autre fois, mais là, c’était avant l’émission ! Un dimanche soir, ma famille m’avait amené chercher des escargots fin août. Il était aux alentours de 18h, je pense. On était je ne sais où en voiture et l’heure avançait ! Au bout d’un moment, j’ai demandé à mes oncles et grands-parents si on ne serait pas en retard pour « Jeux Ssns frontières ». On me répondit que non, mais je me posais quand même de nombreuses questions : on n’avait pas mangé, je ne savais pas où on était et je craignais de rater tout ou du moins une partie de l’émission.

Au bout d’un moment, je m’impatientais même si on avait pris le chemin du retour ; on m’expliqua qu’hélàs, je ne verrais pas l ‘émission car on était perdus ! Je vous laisse imaginer ma déception et ma tristesse ! Tout cela n’était fait que pour me faire râler (ce fut réussi), on arriva en fait à l’heure et je pus apprécier l’émission a sa juste valeur !

Autre souvenir : mes parents venaient me récupérer fin août, un dimanche soir : je craignais de ne pas voir l’émission, mais finalement ils m’ont ramené après l’émission… Sympa !!!!!!

Jeux faits maison

Quand les Pays-Bas ont été remplacés par la Yougoslavie, cela ne m’a pas géné, et quand le Portugal s’y est rajouté pour obtenir huit nations participantes, cela me fit plaisir car il y avait non plus 8 mais 9 émissions estivales ! J’avais grandi, mais ma passion restait intacte et totale !

C’est pour cela que j’ai rapidement créé mes propres « Jeux sans frontières ». Je multipliais les rôles : commentateur, jeux pour chaque pays, fil rouge, joker, classement sur feuille, et classement final. Je ne mettais aucune ville : normal, il est difficile pour un gamin de 10 ans de connaître des villes étrangères. Je me contentais des sigles. Il ne me fallait pas grand chose pour faire des courses, des lancers : de l’eau, des épis de maïs , des jetons de couleur, des épingles à linge, des ficelles, un vélo, des batons, des feuilles d arbre, etc… bref, de la débrouillardise et de l’imagination !!! Et je n’avantageais aucune nation où, comble du hasard, comme dans la réalité, les Français finissaient dans mes classements plutôt derniers ou avant-derniers !

A 9 ou 10 ans je crois, on m’a même offert le jeu de société « Jeux sans frontières » qui m ‘a permis de poursuivre, chez mes parents, mon rêve ! Ce Noël-là, quand j’ai eu ce jeu de société, ce fut le bonheur total !!!!!

1982 : la surprise  

En 1982, Guy Lux annonça que les  »Jeux sans frontières » ne reviendraient pas l’année suivante… Bien qu’ayant grandi, je restais fortement attaché à ce rendez-vous - même si d’autres émissions télé me passionnaient, comme « Dallas » par exemple ) et je ne croyais pas à la fin des Jeux !

L’été suivant, je regardais fébrilement les programmes télé à partir de la mi-juillet et rien ! Aucune trace de  »Jeux sans frontières » ! Fin juillet , toujours rien !!! Et pas mieux en août !!!!

Quand Guy Lux revint à la télé, en septembre 83 ou 84, sur FR 3, avec son émission de variétés « Cadence 3″, je compris que « Jeux sans frontières »… c’était fini. Mon enfance s’envolait définitivement, en même temps que je grandissais et que je trouvais d’autres centres d’intérêts. Simone Garnier co-anima « Tournez Manège » sur TF 1, et là le couple mythique qui animait les « Jeux » n’existait plus. Pour moi, « Jeux sans frontières » était mort. A regrets !

1988 : la déception

En 1988, lorsque les « Jeux sans frontières » furent reprogrammés, je n’en revenais pas ! Mais hélas, des animateurs décevants, un nombre trop faible de pays – seulement cinq -, des barèmes de points modifiés, des mécaniques de jeu changées… Déception !!!! Je regardais quand même les émissions, mais avec moins d’enthousiasme ! Mon enfance avait disparu !

J’ai également regardé les autres éditions diffusées en France, mais j’ai regretté que trop de pays historiques soient absents, au profit de pays de l’Europe centrale ou de l’Europe de l’Est.

Le retour de « Jeux sans frontières » ?

Je milite pour le retour des « Jeux sans frontières », mais pour le retour aux sources, tant au niveau des points, du joker, du nombre de pays (7 voire 8), des pays historiques (la Belgique, la Suisse, l’Allemagne, la France, la Grande Bretagne, l’Italie, le Portugal, les Pays-Bas voire l’Espagne ou la République Tchèque dont je sais qu’ils sont là-bas très fervants), et le tout avec des animateurs dynamiques, souriants, plaisantins mais sans méchanceté ou moqueries. Un petit dernier mot sur le générique : je milite pour le retour de la musique originelle et pour un graphisme rappelant celui des années 70 jusqu’en 1982. Vive les JEUX SANS FRONTIERES !

Témoignage recueilli par Julien Dessy

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Aucune Réponse »

  1. Grand François!

  2. salut françois
    cela m’a fait drole de lire tes jeux ,tu m’as formé au sluc de 71 à 75 ,on s’est ensuite croisé au bj je preparait l’ EIS
    et j’ai fait les jeux aussi en 82 avec LE CANNET ROCHEVILLE
    que de bons souvenirs !!
    si tu lis ce message tu peux me joindre ; ce sera avec plaisir de parler du bon temps

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