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STUART HALL, présentateur britannique de 1972 à 1982

9 mar 2010 • Catégorie(s) : Portraits

Personnalité excentrique, passionnée et inimitable, Stuart Hall avait l’art de transmettre la fièvre aux téléspectateurs lors de chaque rendez-vous de « Jeux sans frontières » et de sa version locale « It’s a knockout », émissions qu’il a commentées de 1972 à 1982.

« Quand j’étais jeune et que la vie était plus simple, je rêvais souvent que  »Jeux sans frontières » débarque dans ma ville. Je visualisais mentalement toutes les couleurs et le spectacle qui serait joué dans mon parc et je rêvais d’être Stuart Hall. Rien que par sa présence, ce showman donnait la fièvre aux téléspectateurs ; il avait l’art de mettre la foule en transe. Plus d’une fois, je me suis imaginé en train de déclamer dans un micro : Bienvenue à Belgrade, à la grande Finale de « It’s A Knock Out » ! Plus tard, lorsque je grandis, je compris que je ne serai jamais Stuart Hall. On ne peut pas imiter une personnalité aussi excentrique, passionnée et unique que lui. » Pour commencer un portrait de Stuart Hall, il n’y a rien de mieux que le témoignage de Mike Peters.

En effet, Stuart Hall a marqué plusieurs générations d’Anglais. Il est né le jour de Nöel. Quant à son année de naissance, elle est sujette à spéculation : il se pourrait qu’il soit né en 1934. Ce mystère entretenu sur son âge est à l’image de son personnage. Stuart Hall grandit dans une petite ville au Nord-Ouest de l’Angleterre, près de Manchester. Dès son plus jeune âge, il joue de son charisme et devient capitaine de son équipe de foot. Il effectue ses études à l’Université des Sciences & Techniques de Manchester. Après avoir effectué son service national, il rentre dans l’affaire familiale : une boulangerie-pâtisserie.

Ama(c)teur de sport

Mais le sport le détourne du destin familial : joueur professionnel de football au sein du club de Crystal Palace, grand amateur de sports automobiles… C’est précisément près d’un circuit que les prémisses d’une carrière derrière un micro se font sentir. Il rejoint la BBC en 1959 ; il débute en tant que reporter itinérant, intervenant dans les émissions « Sports Report », « Radio Newsreel », « A question of Sport » et « Grandstand ». Puis il devient présentateur de quizz sportifs : « QuizBall » et « Pot the Question ».

En 1965, Stuart Hall saisit la chance de sa vie. La BBC recherche une personne pour présenter, chaque jour, les informations du Nord de l’Angleterre. Pendant 25 ans, Stuart va incarner cette région ; il en devient le visage et la voix. Sa personnalité crève l’écran : alors que ces confrères lisent avec beaucoup de sérieux et d’ennui les nouvelles du jour, Stuart affiche sa décontraction, son humour et la passion de son métier.

Il entre dans la légende en commentant des matchs de foot. Il raconte aux auditeurs le déroulement de matches en utilisant un vocabulaire imagé que certains ne comprennent pas et que d’autres vénèrent. Ses descriptions métaphoriques des footballeurs captivent les auditeurs. En 1977, lors de la finale de Coupe des Champions à Rome, entre Liverpool et Moenchengladbach, il se voit refuser l’entrée de l’Olympic Stadium. Cela déplut à la Direction et aux joueurs de Liverpool : ils introduirent clandestinement le matériel vidéo et audio dans les sacs des joueurs et Stuart s’habilla d’un pantalon de survêtement et d’un maillot avec le numéro 14 au dos ! Il suivit le match sur le banc des remplaçants, à côté du célèbre attaquant John Toshack et il réussit même à avoir le maillot de Berti Vogts, joueur du club adversaire, à la fin du match.

Commenta(c)teur des Jeux

C’est en 1972 que Stuart Hall devient le présentateur de « It’s a Knock Out », nom britannique d’ »Intervilles » et  »Jeux sans frontières ». L’émission existe au Royaune-Uni depuis 1966 mais elle commence à s’essouffler. Cette émission lui va comme un gant. Chaque année, Stuart et son équipe – Eddie Waring & l’arbitre Arthur Ellis – font progresser les audiences ; elle devient l’émission-phare des programmes estivaux de la BBC. Pendant 11 saisons, Stuart alterne habillement légèreté et sérieux pour faire monter le suspense.

Grâce à « Knockout », Stuart prend racine dans le paysage audiovisuel britannique. Son rire devient célèbre dans tout le pays, c’était sa marque de fabrique. Willi Steinberg, concepteur de jeux, disait de lui : « Si tu ris, nous sommes sûrs que le jeu est drôle. » Avec Eddie Waring, il forme un duo de présentateurs performant. Gennaro Olivieri dit ainsi en 1979 : « C’est formidable de revenir dans votre pays pour trois raisons : vous avez un public fantastique, des hommes de télévision compétents et de très bons présentateurs.« 

En 1982, lorsque « Knockout » s’arrête, Stuart rachète tous les costumes et accessoires et part en tournée à travers l’Europe dans le but de continuer à faire vivre le show. Lorsque l’émission fait un bref retour à la fin des années 1990 sur Channel Five, il est malheureusement sous-utilisé.

Et depuis « Jeux sans frontières »…

A la fin des années 1980, la BBC change de style. La personnalité des journalistes ne doit pas voler la vedette aux informations. Ce tournant marque la fin de l’histoire d’amour entre Stuart Hall et la BBC. Il rebondit lors sur une chaine locale du réseau privé ITV où il présente l’émission « Granada Tonight ». Simultanément, il poursuit son travail d’animateur radio via le programme « Sports Report ».

En 1999, Stuart est récompensé pour ses 40 ans de carrière à la Chambre des Communes. On fit l’éloge de son style unique, son utilisation de la langue anglaise dans les commentaires, ce qui fait de lui aujourd’hui une icône de la télévision.

On ne peut qu’être admiratifs de l’apport de Stuart Hall à Jeux Sans Frontières et le remercier pour sa précieuse et inestimable contribution au succès de notre émission préférée.

Bonus : Découvrez un reportage anglais racontant l’histoire de l’émission.
Stuart Hall y livre son analyse sur le succès de l’émission.

Une autre séquence, de l’émission de la BBC « TV Hell » (septembre 1992),
compilant différents extraits de la version britannique.

Auteur du portrait : Frédéric Robert
Remerciements : JSfnet Uk

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