CATERINA RUGGERI, présentatrice suisse de 1993 à 1998 (2/3)
17 mai 2010 • Catégorie(s) : Interviews •C’est l’une des animatrices les plus aimées des fans de « Jeux sans frontières ». Pendant six ans, Caterina Ruggeri a été le visage de l’émission à la télévision suisse italienne (TSI). Dans cette deuxième partie, elle nous raconte ses rencontres avec ses collègues présentateurs.
Lire la première partie des souvenirs de CaterinaSébastien Dias (JSfnet.fr) : Quels souvenirs gardes-tu de ton partenaire de 1993 et 1994, Paolo Calissano ?
Caterina Ruggeri, présentatrice pour la Suisse italienne de 1993 à 1998 : Ensemble, nous nous amusions beaucoup. Devant et derrière les caméras. Nous étions devenus amis et nous sommes restés en contact jusqu’à ce qu’il ait ses problèmes avec la justice.
Je me souviens qu’il essayait d’économiser de l’argent par tous les moyens. Un jour, il avait réussi à convaincre le producteur que se rendre en voiture en Hongrie couterait moins cher que l’avion. On est donc partis lui et moi de Lugano dans sa Fiat Panda, qui ne dépassait pas les 80 à l’heure, et on a dû mettre 1 jour et demi pour arriver. Les gens s’imaginent que les présentateurs arrivent en limousine. Eh bien nous, on roulait en Panda !
A l’époque, il revenait des Etats-Unis. Il avait appris à se contenter de peu : en salle de production, il était capable de se rouler en boule sous le bureau des producteurs pour dormir !
JSfnet.fr : Pourquoi a-t-il quitté l’émission après l’édition 1994 ?
C.R. : J’ai vraiment regretté son départ, mais il s’agissait d’un choix des producteurs dans le but d’alléger l’émission. Ils ont jugé que j’avais acquis assez d’aisance et de crédibilité pour le faire toute seule. Je ne suis pas sûre que Paolo avait réussi à se fondre dans l’ambiance, et ça se sentait. Il voulait être acteur, il le répétait tout le temps. C’est cette voie qu’il a suivi en Italie.
JSfnet.fr : En 1993, la Suisse était partagée entre deux duos de présentateurs. Quelles relations Paolo et toi aviez-vous avec Cathy Sommer et Ivan Frésard, de la Télévision Suisse romande (TSR) ?
C.R. : C’est comme si nous étions deux nations différentes. On se voyait très peu.
JSfnet.fr : Quelles relations avais-tu avec les présentateurs des autres chaînes d’Europe ?
C.R. : J’étais très amie avec Iestyn [Garlick], que tu as interviewé. Mon premier contact avec « Jeux sans frontières », c’était à Rhyl, au Pays de Galles. L’émission était dédiée à Alice au Pays des Merveilles. Nous étions vraiment, Paolo Calissano et moi, au Pays des Merveilles. Nous ne pouvions pas y croire. Nous nous amusions comme des fous. Et Iestyn était très amusant, il avait beaucoup d’humour et il parlait gallois… Je n’avais jamais imaginé qu’une telle langue puisse exister en Europe si bien que je me demandais où j’étais tombée. J’ai appris à le connaître au fil des années et c’est quelqu’un de bien, qui n’avait pas eu une enfance facile.
Avec Ettore [Andenna], impossible de ne pas s’amuser. Il avait une grande maîtrise de la scène, c’était un gladiateur. Il incarnait les « Jeux ».
Je m’entendais très bien avec Dafne [Bokota] et Eládio [Clímaco]. On se connaissait si bien qu’on se comprenait du regard. Il m’est arrivé plusieurs fois de déjeuner avec Dafne et la productrice grecque. Lorsqu’elles parlaient entre elles en grec, je ne comprenais rien mais je riais tout de même avec elles.
Les plus beaux moments de « Jeux sans frontières », ce sont les déjeuners, les dîners, les excursions avec les équipes. J’ai des photos avec Dafne, Ettore, Eládio, le Maltais John Demanuele. J’étais la plus jeune de ce groupe où régnait un bel esprit, de camaraderie. Tout le monde s’amusait. Seuls les Hongrois pouvaient parfois se sentir exclus, à cause des difficultés à communiquer et des différences culturelles. Mais lorsqu’ils se lâchaient, ils nous offraient eux aussi de bons moments de rigolade.
En 1997, lorsque les Français et les Hollandais sont arrivés, les choses ont changé. Nous étions installés dans des stands. Les Français, je les avais à côté. Il n’y avait pas de mur, tout était ouvert, mais ils ne nous saluaient même pas. Les Hollandais étaient aussi très différents de nous : ils avaient une façon très originale de vivre le plateau. Nous y étions de 6 heures du soir à 3 heures du matin, alors ils transformaient leur stand en restaurant : il y avait à boire, à manger, des distributions de bonbons, ils faisaient cuire les œufs pour tout le monde !
JSfnet.fr : La communication était donc compliquée avec les présentateurs français ?
C.R. : Olivier Minne était un présentateur que l’on avait posé sur le plateau de « Jeux sans frontières ». Il ne se mélangeait pas avec les autres présentateurs. Même pendant les temps morts, je n’arrivais pas à lui décrocher un sourire. Au bout d’un mois et demi sur place, on a tout de même fini par se saluer.
Ce devait être un très bon présentateur mais quand tu pars faire « Jeux sans frontières » pendant 3 mois, tu rencontres une dizaine d’équipes, des jeunes souvent du même âge que toi, excités, déchaînés, sportifs… Tu ne peux pas te mettre sur un piédestal. Mes producteurs m’ont toujours appris à devenir un autre membre de l’équipe. J’interagissais avec eux, j’étais assise avec eux, je criais, je riais, je mettais l’ambiance… J’allais aussi voir les autres équipes.
A l’inverse, Jean [Riffel] était une personne merveilleuse. Il n’avait aucune expérience à la télévision, il avait été pris par hasard, il était différent : on aurait dit un Martien tombé sur Terre, Cendrillon qui débarquait au Bal. Il n’était pas dans le même esprit que les autres Français.
De passage à Strasbourg pendant une pause entre les enregistrements, j’ai appelé Jean. Je me suis rendue compte de l’énorme popularité qu’avaient les présentateurs des « Jeux » en France. Nous sommes allés nous promener en ville et les gens l’arrêtaient dans la rue pour le saluer, le féliciter. Il était tellement heureux ! Et pourtant il était resté une personne simple : il avait la passion du bois. Dans son garage, il fabriquait ses propres meubles. Il m’avait montré une table et des chaises qu’il avait faites.
JSfnet.fr : En 1998, Olivier Minne et Jean Riffel sont remplacés par Jean-Luc Reichmann et Christelle Ballestrero…
C.R. : Cette année-là, à Trento, Maria João Silveira a remplacé Eládio Clímaco. Il se trouve que nous sommes nées le même jour, tout comme l’arbitre français Axel [Escalle]. Nous avons fêté notre anniversaire à la « Cantinota », un restaurant-piano bar de Trento. Maria João, qui avait une voix à la Whitney Houston, a chanté comme une folle toute la soirée. Je me souviens que le couple de présentateurs français n’est pas venu. Les présentateurs de l’année suivante [Nelson Monfort et Fabienne Egal, NDLR], non plus, ne sont jamais sortis avec nous.
JSfnet.fr : Je crois qu’à l’époque, ils faisaient la navette en avion entre deux enregistrements.
C.R. : Oui, ils arrivaient juste pour la répétition générale, qui avait lieu deux jours après l’arrivée des équipes. Or l’après-midi du deuxième jour, il y avait la démonstration des jeux avec les arbitres, le créateur des jeux, Armando Nobili, et Denis Pettiaux – une personne extraordinaire. A ce moment-là, seuls les capitaines d’équipes et les présentateurs avaient en main les règles du jeu. C’est alors que se définissaient les stratégies. Pour bien comprendre les jeux, ce qui était amusant ou difficile, il fallait être là.
Lire la troisième et dernière partie des souvenirs de CaterinaInterviews > les derniers articles
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J’ai regardé une fois et c’est pas trop trop mal dans l’ensemble… Mis à part un arbitre qui s’égosille un peu trop et qui doit en faire des caisses pour assurer le show ainsi qu’une présentatrice au sourire ultra-brite plus attirée par son reflet dans la caméra au lieu d’être proche et réactive avec son collègue animateur mais aussi les candidats…
Le hasard fait généralement bien les choses…. mais bon, là, comme par hasard, c’est la dernière et sixième émission éliminatoire qui départage les deux équipes prétendantes à la finale… la joie du montage…
Il aurait été aussi de bon ton de faire jouer les quatre équipes à chaque fois au lieu de les opposer deux à deux… On aurait additionné les scores obtenus à chaque émission et c’est l’équipe avec le plus gros total à la fin des six émissions qui serait allée en finale
Il est surtout URGENT de revoir les règles du dernier jeu qui est complètement aberrant… Comment se permettre de traduire un écart de points en une distance, ce qui n’est pas du tout significatif et qui est difficilement convertible !!
Une équipe peut très bien gagner jeu sur jeu et tout perdre au dernier moment, tout ça dans le but de ménager un « pseudo-suspense » à deux balles alors à quoi bon alors se fatiguer durant les épreuves si c’est pour tout perdre à la fin ?? Suffit juste de mettre des candidats costauds au dernier jeu et c’est gagné…
Les questions de culture générale étaient plus adaptées comme dernier jeu et avaient selon moi plus de sens… Disons que les candidats faisaient fonctionner leurs jambes mais aussi leur tête !!
Néanmoins, cette session de Jeux à la neige est moins ennuyeuse et surtout moins cheap que les Intervilles des années 2000 sur France Télévisions… Gardons espoir que Mistral Productions continue sur cette lancée à remonter la pente…
Ce n’est pas une questions d’argent mais juste d’avoir l’envie et la volonté !!!